Le Journal de Montreal

Anticosti veut 200 000 $ pour tenter sa chance à l’UNESCO

- FRÉDÉRIC JOLICOEUR TÉTREAULT

L’ÎLE-d’ANTICOSTI | La Municipali­té de l’île d’Anticosti a lancé une campagne de sociofinan­cement pour défrayer les coûts du processus de mise en candidatur­e de l’île au patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’île d’Anticosti doit monter un dossier de candidatur­e officielle pour l’UNESCO, puisque le gouverneme­nt canadien a inscrit l’île sur sa liste indicative. Le maire John Pineault estime que le processus pourrait coûter 200 000 $.

Il serait difficile d’imposer la facture aux quelque 300 insulaires de l’endroit, croit Nature Québec, partenaire dans le projet.

PAS PARIS

« Le Vieux-Québec a été reconnu à l’UNESCO, mais cela a été soutenu par les citoyens et la municipali­té. Anticosti n’est pas Paris ni Londres. On ne peut pas charger ça aux citoyens », remarque le directeur général, Christian Lepage.

Afin d’assumer les frais, la municipali­té de la Côte-Nord a donc mis sur pied une campagne de sociofinan­cement. Les 25 000 signataire­s de la pétition pour la protection d’Anticosti ont été invités à contribuer à la campagne.

« Pour l’instant, la campagne est publique, mais bientôt on va approcher les gens de la communauté d’affaires ainsi que la classe politique », indique le maire.

RIEN DE GARANTI

« Il faut documenter ce qui rend l’endroit spécial et pourquoi c’est unique au monde. Il faut démontrer l’impact du site sur l’évolution humaine et expliquer de quelle manière il sera protégé. Cela peut représente­r un document de plus de 1000 pages », précise M. Pineault.

Le parc de fossile de Mistaken Point à Terre-Neuve est l’un des derniers sites canadiens à avoir obtenu la protection de l’UNESCO, et ça lui a pris 12 ans.

Aux yeux du maire, cela indique que rien n’est garanti.

« Tout est une question de timing. Il se peut que dans deux ans, notre document ne soit pas accepté et qu’on nous demande de retourner faire nos devoirs. Même s’il est accepté, il se peut que nous ne soyons pas prioritair­es et qu’un site qui attendait depuis plus longtemps passe avant nous », explique-t-il.

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