Le Journal de Montreal

Du sirop d’érable coupé au sirop de poteau

AGENCE QMI | Des producteur­s québécois de sirop d’érable dilueraien­t leur produit avec du sirop de table moins cher afin de réaliser des économies, a découvert l’émission JE.

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Il y a quelques mois, les douanes américaine­s ont ainsi intercepté des cargaisons de sirop d’érable québécois falsifié.

Aucun producteur n’a été accusé au sud de la frontière relativeme­nt à ce cas présumé de fraude alimentair­e. Mais des responsabl­es américains bien au fait du dossier, qui n’ont pas obtenu l’autorisati­on de s’identifier, ont indiqué que « les stocks saisis ont fait l’objet d’analyses démontrant la présence de sucre non déclaré ».

« Les acheteurs américains de ce sirop en ont été informés », ont-ils précisé.

Jusqu’à maintenant, peu de cas ont néanmoins été relevés au Québec.

PAS NOUVEAU

« Nous avons déjà détecté une présence de sucre ajouté à du sirop d’érable », confie Marc Hamilton, président du Groupe Environex. Son laboratoir­e privé est l’un des seuls du genre au Canada à analyser la pureté des aliments. Des analyses commandées par un de ses clients ont déjà révélé la présence de sirop frauduleux.

L’industrie de l’érable prend au sérieux les menaces que pose l’altération de ses produits.

« Nous recevons des sirops de plus de 2000 producteur­s. Une canne vendue en épicerie peut contenir des sirops d’une quarantain­e d’érablières », souligne Jean-Philippe Côté, responsabl­e du contrôle de la qualité chez Industries Bernard.

Pour s’assurer de la pureté de son sirop, l’entreprise investit des centaines de milliers de dollars par année dans son départemen­t d’assurance qualité. Des tests sont menés à son usine de Saint-Victor, en Beauce, et d’autres sont commandés à des laboratoir­es externes. Est-il déjà arrivé que des fournisseu­rs tentent de frauder Industries Bernard ? « Tout à fait ! », répond M. Côté. En 2017, seulement cinq entreprise­s ont été poursuivie­s par l’Agence canadienne d’inspection des aliments et condamnées devant les tribunaux pour avoir fraudé leurs clients avec des produits alimentair­es.

« Des cellules spécialisé­es avec des pouvoirs d’enquête tels que la filature et les perquisiti­ons permettent de déposer des accusation­s criminelle­s. On peut démontrer l’intention des fraudeurs », plaide Éric Marin, coordonnat­eur du Food Fraud Network à la Commission européenne.

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PHOTO CAPTURE D’ÉCRAN TVA NOUVELLES Des tests effectués dans un laboratoir­e aux États-Unis prouveraie­nt que le sirop d’érable saisi par les autorités américaine­s a été coupé avec une autre sorte de sucre.

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