Ouverture du procès d’un « logeur de djihadistes »
PARIS | (AFP) C’est le premier procès lié aux attentats du 13 novembre 2015 : le tribunal correctionnel de Paris a commencé hier à juger Jawad Bendaoud, le « logeur » de deux djihadistes, et deux autres prévenus, dont le cousin du cerveau présumé des attaques.
Il est jugé pour « recel de malfaiteurs terroristes » et encourt six ans de prison.
Cet homme qui a été la risée d’une France sous le choc après les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts) a fourni l’appartement où Abdelhamid Abaaoud, l’un des cerveaux des attaques, et son complice Chakib Akrouh s’étaient repliés, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de Paris. C’est là que les djihadistes avaient été tués, le 18 novembre, dans un assaut du Raid, unité d’élite de la police française.
AUTRES ACCUSÉS
Jawad Bendaoud comparaît aux côtés de deux autres prévenus. Mohamed Soumah, en détention, est lui aussi jugé pour « recel de malfaiteurs terroristes ». Youssef Aïtboulahcen comparaît libre pour « non-dénonciation de crime terroriste ».
Ce dernier, interrogé par le tribunal hier, est le frère d’Hasna Aïtboulahcen, tuée dans l’assaut du Raid avec Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh. C’est elle qui a trouvé la planque pour les deux djihadistes.
Youssef et Hasna Aïtboulahcen sont les cousins d’Abdelhamid Abaaoud. « On ne choisit pas sa famille », a dit à la barre le prévenu, qui a changé de nom après les attentats.
Mais le tribunal a mis en avant des éléments compromettants, donnant l’image d’un musulman bien plus radicalisé que ce qu’il a montré à la barre. Des amis l’ont qualifié de « soldat de Daesh » : « C’est un sobriquet », s’est-il défendu. Mais il y avait, sur son téléphone, des images de propagande de l’État islamique.
Par ailleurs, il a estimé qu’il fallait « couper le “zgueg” des homosexuels » : « Je m’excuse pour ces propos. »