La condamnation de Lula pour corruption confirmée en appel
Avenir politique compromis pour l’ancien président brésilien PORTO ALEGRE | (AFP) L’exprésident brésilien Lula a toutefois réitéré son intention de revenir au pouvoir, dans sa première réaction à la confirmation hier en appel de sa condamnation pour corr
« Maintenant, je veux être candidat à la présidence de la République », a lancé en début de soirée Luiz Inacio Lula da Silva, 72 ans, lors d’une manifestation qui regroupait plusieurs milliers de militants de gauche à Sao Paulo, la plus grande ville du pays.
Quelques heures plus tôt, trois juges de la Cour d’appel de Porto Alegre ont reconnu à l’unanimité la culpabilité de l’icône de la gauche, dont la peine a été alourdie à 12 ans et un mois de prison, contre neuf ans et six mois en première instance.
Lula a affirmé lors de la manifestation n’avoir « jamais nourri d’illusion » sur l’issue du procès. « Lula est sur le banc des accusés, mais c’est le peuple brésilien qui a été condamné », a-t-il ajouté. « Mandela a été en prison, mais il en est sorti pour devenir président de l’Afrique du Sud », a rappelé l’ancien ouvrier métallurgiste.
Les marchés ont accueilli avec euphorie la confirmation de la condamnation de l’ex-président pour corruption passive et blanchiment d’argent, la Bourse de Sao Paulo clôturant sur une hausse de 3,72 % et un record historique de 83,680 points.
RECOURS POSSIBLES
De nombreux recours étant encore possibles, une inéligibilité de Lula pourrait ne pas être établie avant des mois de bataille juridique, alors même que cette élection semble la plus incertaine depuis le retour du Brésil à la démocratie en 1985.
Le fait que la décision ait été prise à l’unanimité limite toutefois ses possibilités de recours et pourrait accélérer la procédure.
De son côté, Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des travailleurs (PT), fondé par Lula, a déploré dans un communiqué une « mascarade judiciaire ».
« Nous sommes dans la rue parce que nous défendons Lula bec et ongles. Pour nous, c’est le meilleur président du Brésil », a affirmé Albingo Barzi, qui manifestait sur la Place de la République, au centre-ville.
Bien qu’extrêmement populaire dans les régions pauvres grâce aux programmes sociaux engagés au cours de ses deux mandats (2003-2010), Lula est aussi cordialement détesté par une partie des Brésiliens, certains ayant manifesté hier à Porto Alegre, mais aussi à Sao Paulo et Rio de Janeiro.
« Lula pense qu’on ne peut pas enquêter sur lui? Il se prend pour Dieu », a déclaré Francini Rana, une manifestante à Sao Paulo. « Il faut qu’il aille en prison, il doit être condamné. »
SCANDALE PETROBRAS
Lula est accusé d’avoir reçu un triplex en bord de mer du groupe de bâtiment OAS en échange de l’attribution de marchés publics de Petrobras pendant sa présidence. Mais ses déboires avec la justice sont loin de s’arrêter à l’affaire du triplex : il est aussi visé par huit autres procédures, six déjà en cours et deux mises en accusation à venir.