La Chine, meilleure alliée que les États-Unis, croit Couillard
Le gouvernement chinois est plus ouvert que Trump, selon le premier ministre du Québec
HANGZHOU | Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, la Chine est devenue un meilleur allié que les États-Unis sur les questions de libre-échange et de lutte aux changements climatiques, estime le premier ministre Philippe Couillard.
Dimanche, lors du lancement de la mission économique qui amène le premier ministre en Chine, l’ambassadeur du Canada, John McCallum, a déclaré dans un discours que « dans certains domaines de politiques importantes, comme l’environnement, le réchauffement climatique, le libre-échange et la mondialisation, les politiques du gouvernement du Canada sont plus près [des] politiques du gouvernement de la Chine qu’elles [ne] le sont [des] politiques des États-Unis ».
« Et je crois qu’en raison de cette situation politique avec Donald Trump, les Chinois sont maintenant plus intéressés qu’auparavant de faire des choses avec nous », a ajouté l’émissaire de Justin Trudeau.
ADMINISTRATION TRUMP
Philippe Couillard fait siens les propos de l’ambassadeur McCallum. « Il y a quelques années à peine, l’homme d’État du monde – ou la personne d’État du monde – qui aurait parlé de l’ouverture des marchés, classiquement, c’est le président des États-Unis d’Amérique, souligne-t-il. Maintenant, ce n’est plus lui, c’est le contraire, il parle de restreindre les marchés. Et le dirigeant qui parle d’ouverture des marchés, c’est le président chinois. »
Même constat dans le domaine des changements climatiques, où la Chine est devenue plus active que l’administration américaine, estime Philippe Couillard. Il cite l’intérêt de ses interlocuteurs chinois pour la bourse du carbone et l’électrification des transports. « Je n’entends pas beaucoup parler aux États-Unis actuellement de ça », illustre-t-il.
Philippe Couillard précise que le rapprochement entre le Québec et la Chine se limite à ces deux aspects. « Bien sûr, les sociétés sont très différentes, dit-il. Ce n’est pas universel, ce que je viens de dire. »
ÉCHANGES CULTURELS
Le géant asiatique demeure une dictature du parti unique où les droits et libertés sont bafoués. Malgré tout, le premier ministre refuse de critiquer les autorités politiques sur leur bilan en matière de droits humains, favorisant plutôt une plus grande interaction entre les deux cultures.
« Quand j’ai vu, l’autre jour, à table, des universitaires chinois qui étaient avec nos universitaires, quand j’ai vu aujourd’hui l’annonce de l’Université du Québec à Chicoutimi… c’est comme ça qu’on fait avancer les gens de façon convergente », estime-t-il.