Le Journal de Montreal

Quand la famille de ton chum ne t’accepte pas

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Je compatis avec Sonia qui décrivait à quel point elle se sentait rejetée par les enfants de son chum. Malgré mes 79 ans, ça m’a fait mal de la voir dans cet état de trouble, et je voudrais lui faire part de mon expérience personnell­e pour qu’elle prenne la bonne décision pour se protéger.

Voici en gros le récit de ce que j’ai vécu pendant neuf ans. Divorcée depuis quelques années, je n’avais fait aucune rencontre concluante avec un homme, avant de croiser la route de celui avec qui j’ai eu envie de faire un bout de chemin. J’avais alors 65 ans et lui 71. C’était un veuf avec six enfants tous adultes.

Dès le début de notre relation, ses enfants sans exception se sont montrés réfractair­es à ma présence auprès de leur père. Pourtant, les enfants de mes précédents conjoints m’avaient toujours appréciée. Quand un enfant l’appelait au téléphone, il se rendait dans une pièce voisine de celle où j’étais pour répondre. Pareil quand on l’invitait à luncher. C’était toujours sans moi.

Malgré que notre couple fonctionna­it très bien dans l’intimité, les rencontres familiales auxquelles nous étions conviés ne se passaient jamais sans quelques anicroches à mon endroit. Comme les partys étaient fréquents dans cette famille, vous imaginez le nombre de fois où on m’a humiliée sans que mon conjoint prenne jamais ma défense.

Ce qui fait qu’en 2012, une fois qu’on devait avoir deux partys en trois semaines, j’ai mis mon pied à terre en lui disant « Je veux bien aller au party de 25e anniversai­re de mariage de ton fils, mais l’autre, je ne veux pas y aller puisque tu me laisses toujours toute seule et que tes enfants font comme si je n’existais pas. Et si toi tu y vas, tu fais tes bagages et tu pars le lendemain. »

Pendant les deux semaines précédant le 2e party, il a passé son temps au téléphone dans le couloir de la maison ou dans la pièce à côté d’où j’étais. C’était évident qu’il se tramait quelque chose. Il est allé au party, et le lendemain il prenait la porte. Ça fait cinq ans que j’ai la paix, seule dans mon logement, alors que lui, qui est malade, demeure chez l’une de ses filles. Je terminerai en disant à Sonia qu’il faut faire des choix dans la vie et que mieux vaut être heureuse seule, que malheureus­e à deux. Ghislaine

Je partage votre conclusion, tout en sachant que des problèmes d’ordre économique ou encore de dépendance affective peuvent amener quelqu’un à endurer le pire pour ne pas se mettre en état de vulnérabil­ité.

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