Le Journal de Montreal

Le CIO défend sa méthode contre les Russes

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LAUSANNE | (AFP) De « sérieux indices » de dopage contre les Russes écartés des JO de Pyeongchan­g: le président du CIO Thomas Bach a justifié hier le processus de sélection des sportifs, qui a provoqué des réactions de colère en Russie, où le Kremlin exclut cependant tout boycott des Jeux.

La légende du patinage de vitesse sur courte piste, Viktor Ahn, le champion de biathlon Anton Shipulin, le fondeur Sergei Ustyugov, la patineuse Ksenia Stolbova... l’annonce des premiers noms de sportifs interdits de participer aux Jeux d’hiver en février par un panel mis en place par le Comité internatio­nal olympique (CIO) a suscité l’ire de Moscou, obligé de laisser ces vedettes à la maison.

DE BONNES RAISONS

Mais s’ils n’ont pas obtenu le visa olympique, c’est qu’il y avait de bonnes raisons de douter qu’ils soient totalement propres, a affirmé en substance le patron du CIO, Thomas Bach, sans pour autant préciser pour quel motif tel ou tel athlète avait été puni.

« Si tel athlète n’est pas sur la liste, alors le panel indépendan­t a de sérieux indices par différente­s sources, par différents moyens (...) qui ne lui permettent pas de dire qu’il n’y a pas de soupçon sérieux », a déclaré Thomas Bach lors d’une conférence téléphoniq­ue.

« Il peut y avoir un soupçon, il peut même y avoir une procédure en cours, il peut y avoir beaucoup de facteurs qui n’ont pas conduit à satisfaire le panel », présidé par l’ancienne ministre française des Sports Valérie Fourneyron, a-t-il insisté un peu plus tard, alors que des voix en Russie ont protesté contre le manque d’éléments à charge contre les athlètes visés.

LES ADMIS BIENTÔT CONNUS

Thomas Bach a précisé qu’il pouvait s’agir d’indices provenant du rapport McLaren sur un système de dopage institutio­nnalisé, d’analyses des données récupérées du laboratoir­e de Moscou, d’anomalies au niveau de l’ADN dans certains échantillo­ns prélevés qui laisseraie­nt supposer une manipulati­on, etc. Il a aussi évoqué le passeport biologique de l’athlète ou le profil stéroïdien.

Le CIO doit publier à la fin de la semaine la liste définitive des athlètes russes autorisés à participer aux JO de 2018 sous l’appellatio­n « athlètes olympiques de Russie ». Ce mode de sélection avait été décidé le 5 décembre dernier, quand le CIO avait officielle­ment privé Moscou d’une délégation officielle à Pyeongchan­g, tout en laissant ouverte la participat­ion de sportifs au-dessus de tout soupçon, sous bannière olympique.

Avant même cette sanction, 43 sportifs russes avaient déjà été bannis à vie de toute participat­ion à des JO, pour avoir bénéficié d’un système de dopage institutio­nnalisé lors des Jeux d’hiver de Sotchi.

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