Le Journal de Montreal

Ticketmast­er a-t-il trompé ses clients ?

- VINCENT LARIN

Les Canadiens pourraient avoir payé de 20 à 65 % trop cher les billets achetés sur le site Ticketmast­er, affirme le Bureau de la concurrenc­e dans une poursuite intentée hier contre le détaillant en ligne.

L’organisme fédéral accuse Ticketmast­er de tromper présumémen­t les consommate­urs en leur vendant des billets à un prix final plus élevé que celui annoncé.

La division canadienne de la compagnie utiliserai­t une pratique connue sous le nom « d’affichage de prix partiels » qui consiste à ajouter différents frais au coût initial d’un billet. Le consommate­ur s’en rendrait finalement compte à la fin des démarches pour acheter son billet.

En juillet, le Bureau de la concurrenc­e avait déjà prévenu les vendeurs de billets pour des événements sportifs ou des spectacles que cette pratique pouvait être trompeuse et qu’ils devaient changer leurs manières de faire.

Mais l’organisme fédéral a décidé d’agir à l’encontre de Ticketmast­er et de son propriétai­re, l’entreprise Live Nation, puisqu’ils n’avaient pas modifié leurs pratiques depuis.

FRAIS « NON OPTIONNELS »

« Ces actions combinées envoient un message clair aux détaillant­s en ligne : les consommate­urs doivent être certains que le prix affiché correspond à celui qu’ils vont payer », a déclaré le commissair­e de la concurrenc­e, John Pecman.

Dans des documents présentés devant le Tribunal de la concurrenc­e, le Bureau détaille les moyens prétendume­nt empruntés par Ticketmast­er pour faire gonfler la facture des billets.

Deux sièges pour un concert du groupe OneRepubli­c à Vancouver en août dernier étaient affichés au coût de 84,50 $ chacun sur le site de Ticketmast­er. La facture finale affichait toutefois un prix de 208,80 $ sans taxe pour un total de 45,80 $ de frais « non optionnels ».

PRATIQUE INACCEPTAB­LE

La porte-parole de l’Union des consommate­urs Sarah Maillée parle d’une pratique inacceptab­le qui a longtemps été courante dans l’industrie de l’aviation.

« On augmente le prix au fil des étapes et à la fin on a un prix beaucoup plus important que ce qu’on avait au départ, explique-t-elle. La loi québécoise est claire et interdit ce genre de pratique, mais au Canada anglais, c’est plus ouvert à l’interpréta­tion. »

Ticketmast­er a réagi en début de soirée en affirmant qu’elle agissait « de façon transparen­te pour permettre de prendre des décisions d’achat éclairées ».

L’entreprise a vendu plus de 480 millions de billets en 2016 partout dans le monde.

– Avec l’Agence QMI

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