La cohabitation, l’angle mort de la légalisation
OTTAWA | L’expulsion d’un consommateur de cannabis médical qui a incommodé ses voisins avec sa fumée ouvre la voie à plus de problèmes de cohabitation, conséquence de l’improvisation du gouvernement libéral dans son projet de légalisation, selon les oppositions à Ottawa.
« On était contre la légalisation pour tous les problèmes qui viennent avec la marijuana, comme celui-ci. Ce n’est pas parce que ça deviendra légal qu’on doit accommoder les gens [qui fument du cannabis] », a réagi le conservateur Pierre Paul-Hus, porte-parole de son parti en matière de sécurité publique.
PRÉCÉDENT
Hier, Le Journal révélait que Ronald Chartier, 54 ans, devenait le premier locataire visé par une expulsion de son logement au Québec pour sa consommation de cannabis médical prescrit par un médecin.
La Régie du logement a conclu le 8 janvier que sa fumée représentait une nuisance pour ses propriétaires qui habitent juste en dessous.
Pour le chef de la seconde opposition à Ottawa, Jagmeet Singh, la balance entre le droit des locataires et propriétaires a été pelletée dans la cour des provinces par Ottawa.
« Il faut reconnaître que les provinces sont dans une situation difficile […] la question est complexe », a-t-il indiqué en point de presse à Ottawa.
VULNÉRABLES
Il a toutefois émis des propos sympathiques envers les locataires usagers de cannabis, qui peuvent devenir vulnérables s’ils perdent leur logement.
« On doit respecter le droit quand il indique que quelque chose est légal », ajoute M. Singh.
Le bureau du ministre fédéral responsable du logement, Jean-Yves Duclos, précise que cette affaire est de juridiction provinciale. Le cabinet de la ministre de la Santé et responsable du dossier du cannabis, Ginette Petitpas Taylor, n’a rien souhaité rajouter.