Le Journal de Montreal

Un endroit magnifique, mais très coûteux

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

NASSAU, Bahamas | La vie à Paradise Island, c’est divin, mais extrêmemen­t dispendieu­x. L’instant d’une semaine, les golfeuses vivent la vie des gens riches et célèbres à l’ombre des palais et manoirs en bordure de mer.

Il suffit de se promener dans les commerces, les restaurant­s et les épiceries du coin pour le constater. Mieux vaut avoir les poches profondes pour planifier un arrêt ou des vacances dans la capitale des Bahamas. Plusieurs célébrités internatio­nales possèdent de prestigieu­ses demeures sur l’île.

Il s’agit de l’une des destinatio­ns les plus coûteuses du circuit de la LPGA, qui fait aussi escale à Hawaï, en Asie et en Europe au fil de la saison.

Bien que les golfeuses souhaitent participer à ce premier tournoi au calendrier, elles font tout en leur pouvoir afin de réduire la facture des dépenses grimpant à grande vitesse.

Bon nombre d’entre elles louent des condos en groupe sur l’île à proximité du Ocean Club, alors que d’autres, mieux nanties, se prélassent à l’hôtel ou dans des villas. Tout dépend des moyens. Les Lexi Thompson, Michelle Wie et compagnie n’ont pas les mêmes moyens que les joueuses ayant tout juste obtenu leur carte de la LPGA.

Même Brooke Henderson, qui a empoché 1,5 M$ l’an dernier, évite de flamber ses billets. La jeune Canadienne demeure dans une maison avec sa soeur et ses parents.

La Québécoise Maude-Aimée Leblanc s’est jointe à trois golfeuses et des cadets dans un logement situé à une vingtaine de minutes de marche du parcours. Elles sont sept sous le même toit.

« Nous coupons dans les dépenses. Nous n’avons pas le choix. Tout coûte très cher ici, dit l’athlète de 28 ans qui a amassé 47 500 $ à ses 17 tournois en 2017. Il faut trouver les bons endroits pour aller faire l’épicerie. Nous avons aussi apporté de la nourriture de la Floride. »

DEUX FOIS PLUS CHER QU’AU QUÉBEC

Anne-Catherine Tanguay a opté pour la même stratégie alors qu’elle est accompagné­e par son cadet et fiancé, Jean-Hubert. Dans les allées des épiceries touristiqu­es sécuritair­es à fréquenter, il faut souvent multiplier par deux ou par trois les prix par rapport à ceux affichés au Québec. Ainsi, un contenant de deux litres de jus d’orange peut grimper jusqu’à huit dollars américains. Et dans les restaurant­s, on n’y échappe pas. Les factures sont aussi salées que l’eau turquoise de l’océan.

Rencontrés sur le parcours hier, des Québécois peuvent en témoigner, eux qui visitent l’archipel annuelleme­nt alors qu’ils s’y sont rencontrés il y a 28 ans. Ils ont loué un condo l’instant de deux semaines pour la modique somme de... 2500 $.

« Les prix sont astronomiq­ues, c’est épouvantab­le », a lâché en connaissan­ce de cause Louis Lafontaine, un Lavallois en fin de vacances avec son épouse Carole Campeau et sa soeur Ginette. Ils ont tout de même trouvé le moyen d’en rire en raison des paysages idylliques.

« Pour deux semaines, l’épicerie nous a coûté près de 700 $ et nous n’avons pas fait de folies, a-t-il ajouté. C’est la première fois depuis les années 1980 que nous ne sommes pas allés au restaurant. »

À L’AFFÛT DES RABAIS

Les locaux ne s’en cachent pas, l’augmentati­on du coût de la vie est énorme à Nassau. Le salaire moyen varie de 20 000 à 25 000 $ américains, selon les compétence­s et le niveau de scolarité. Ils doivent faire des miracles pour nourrir leur grosse famille.

« Plus de 80 % de la marchandis­e est importée, ça coûte donc plus cher, a averti Kennedy, un chauffeur de navette interrogé par le représenta­nt du Journal de Montréal. C’est très difficile de respecter les budgets. Il faut trouver les rabais dans les marchés locaux. Si nous y arrivons, nous pouvons nous en tirer. »

Pour les touristes, les palmiers, les plages de sable blanc et l’eau turquoise font oublier les grosses dépenses.

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PHOTO FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

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