Le Journal de Montreal

DES AMBITIONS TRÈS CLAIRES

Fernando Alonso alimente son rêve de remporter la Triple couronne

- Louis Butcher LButcherJD­M louis.butcher @quebecorme­dia.com

DAYTONA BEACH | Contrairem­ent à la plupart des pilotes de F1 plutôt méconnus, Fernando Alonso s’est fait un nom aux États-Unis.

Sa magistrale démonstrat­ion aux derniers 500 Miles d’Indianapol­is, où la victoire était à sa portée avant qu’il soit trahi par son moteur, a clairement démontré qu’il est un pilote d’exception et capable de s’illustrer derrière un volant, peu importe la spécialité.

L’Espagnol n’avait jamais roulé à bord d’une IndyCar ni même sur un tracé ovale, faut-il le rappeler.

La preuve qu’il est devenu une figure populaire chez nos voisins du Sud, le double champion du monde de F1 a fait courir les journalist­es hier, à l’occasion de la première journée des activités en prévision des 24 Heures de Daytona, dont le départ sera donné demain après-midi.

Alonso n’a jamais caché ses ambitions de remporter la Triple couronne du sport automobile, cette récompense plutôt « symbolique », qui consiste en des victoires aux trois épreuves les plus prestigieu­ses du monde, soit le Grand Prix de Monaco, les 500 Miles d’Indianapol­is et les 24 Heures du Mans (dans la catégorie reine des prototypes).

Le Britanniqu­e Graham Hill est le seul de l’histoire à avoir accompli l’exploit après ses succès en 1966 (Indy 500), au Mans (1972) et au GP de Monaco (1963, 1964, 1965, 1968 et 1969), qu’il a d’ailleurs gagné à cinq reprises.

Comme si ce n’était pas assez, le père de Damon a aussi été couronné champion du monde de F1 à deux reprises (1962 et 1968).

« UNE BONNE IDÉE POUR L’AVENIR »

La présence d’Alonso sur le célèbre tracé de la Floride n’est pas le fruit du hasard. Ses ambitions sont claires.

« Courir ici est une façon pour moi de me familiaris­er en endurance, de connaître les voitures et d’être sensibilis­é à ce pilotage fort différent, a-t-il relaté devant un auditoire très attentif. J’avoue que mes chances de gagner ici sont minces, mais j’ai surtout hâte de vivre cette autre expérience dans ma carrière.

« J’espère que ce premier contact va me donner une bonne idée pour l’avenir. »

Le pilote de 36 ans redoute notamment la circulatio­n lourde [imposée par des voitures de classes inférieure­s beaucoup moins rapides sur la piste que le prototype qu’il partagera avec trois coéquipier­s], le pilotage nocturne et la températur­e changeante de la piste.

« Tous ces facteurs représente­nt des obstacles pour moi. Gérer les pneus sera très important. Contrairem­ent aux conditions en F1, l’utilisatio­n de couverture­s chauffante­s pour maintenir les pneus à une bonne températur­e avant l’arrêt au puits n’est pas autorisée ici. »

HORAIRE CHARGÉ

Si les intentions d’Alonso sont on ne peut plus claires, il faudra peut-être attendre avant de le voir courir au Mans, du moins cette année, même si bon nombre de sites spécialisé­s ont lancé la rumeur.

On chuchote en effet que le constructe­ur japonais Toyota sera prêt à dérouler le tapis rouge pour le voir piloter l’une de ses voitures en France. Une voiture qu’il a d’ailleurs mise à l’essai en novembre dernier.

« Ça pourrait arriver en 2018, mais je n’ai aucune confirmati­on à vous donner, a répliqué le principal intéressé. Mes chances de m’y présenter sont de 50-50. »

En fait, le comporteme­nt de sa McLaren dictera sans doute son calendrier. Si l’arrivée du motoriste Renault (pour remplacer Honda) relance cette équipe cette année, ce qui est très probable, il y a lieu de croire qu’Alonso va se concentrer sur la F1 et rien d’autre.

L’an passé, à la suite des déboires de son écurie, il avait exceptionn­ellement fait l’impasse sur le Grand Prix de Monaco pour courir à Indianapol­is. Ce qu’il ne fera pas cette année, assurément.

Puisque les 24 Heures du Mans auront lieu entre deux courses de F1, les 16 et 17 juin, juste après l’escale de Montréal,

on ne voit pas comment Alonso pourrait ensuite participer à trois Grands Prix en trois semaines comme le prévoit l’horaire, le 24 juin (France), le 1er juillet (Autriche) et le 8 juillet (Grande-Bretagne). Du jamais-vu d’ailleurs en F1.

« J’ai encore de bonnes années devant moi, a-t-il conclu. Si ce n’est pas en 2018 pour Le Mans, ce sera l’an prochain. Et plus tard, je penserai à nouveau à Indianapol­is. »

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PHOTOS D’ARCHIVES Huit mois après avoir couru aux 500 Miles d’Indianapol­is, Fernando Alonso se prépare à participer aux 24 Heures de Daytona.
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