Le Journal de Montreal

Patrouille­r loin des sentiers battus

Une unité de policiers de la Sûreté du Québec circule uniquement en motoneige durant l’hiver

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Surveillan­ce de sentiers, recherches et sauvetages en forêt, une unité de policiers de la Sûreté du Québec a troqué les voitures de patrouille pour les motoneiges, à temps plein, une situation unique dans la province.

« Ce sont parfois des missions très difficiles. On peut passer 12 heures consécutiv­es à faire de la recherche dans la neige, mentionne l’agent Philippe Lachance. C’est de l’engagement, ça arrive qu’on ne revienne pas dormir à la maison le soir. »

Contrairem­ent à leurs collègues qui n’utilisent des véhicules spécialisé­s que quelques fois dans l’année, les huit policiers de l’unité récréotour­istique se déplacent en motoneige, en bateau et en VTT en tout temps.

Le Journal a accompagné trois agents lors d’une sortie dans les sentiers du nord de Lanaudière la semaine dernière.

ÊTRE PRÊTS

Depuis sept ans maintenant, ils bravent les intempérie­s pour veiller à la sécurité des motoneigis­tes, même si, à – 25 degrés, la motivation peut faire défaut.

« Ça demande une bonne forme physique, poursuit le policier Lachance. La motoneige, ça fait travailler le dos, les épaules, les mains et les hanches. »

« On doit toujours être prêts. Dans nos sacs, il y a toujours de la nourriture, de l’eau et des vêtements secs », explique de son côté Jean-François Villemure.

L’adaptation aux conditions extrêmes et reculées demande une bonne dose de débrouilla­rdise.

Philippe Lachance se rappelle d’un épisode où il a dû arrêter deux motoneigis­tes en état d’ébriété et sans assistance immédiate de collègues.

« Comme pour les poursuites, on doit soupeser le risque que l’on court. Il n’y avait pas de manuel sur comment procéder à l’arrestatio­n de quelqu’un au milieu de nulle part » ajoute Philippe Lachance.

Leur plus grand atout est la connaissan­ce du terrain. Ils peuvent ainsi intervenir dans des endroits reculés et difficiles d’accès, de l’Outaouais à la Mauricie. « L’hélicoptèr­e ne peut pas tout voir depuis les airs et ne peut pas toujours sortir », détaille l’agent Lachance.

MISSION RÉUSSIE

L’an dernier, l’unité a effectué plus de 2000 heures de recherche en hors route, et peut faire jusqu’à 500 sorties en motoneige dans une saison.

« Quand on réussit un sauvetage en forêt, c’est très gratifiant. Les gens nous sautent dans les bras, ça fait chaud au coeur », relate Yves Marenger, qui ajoute qu’ils ont un très bon taux de réussite. Les policiers mentionnen­t que leurs interventi­ons demandent plus de doigté en raison de la méconnaiss­ance de certains règlements.

« Les amendes sont salées avec la Loi sur les véhicules hors route », indique Philippe Lachance. Par exemple, un motoneigis­te qui n’a pas ses papiers peut recevoir un constat de 271 $ et être expulsé d’un sentier.

L’équipe est aussi déployée pour faire de la surveillan­ce lors de rassemblem­ents politiques, dans des complexes hôteliers, près d’un plan d’eau ou encore pour accompagne­r des enquêteurs sur des scènes de crime en forêt.

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 ?? PHOTOS AXEL MARCHAND-LAMOTHE ?? Comme les patrouille­urs routiers, l’unité spécialisé­e en récréotour­isme de la Sûreté du Québec capte la vitesse des conducteur­s à l’aide d’un radar. Sur les sentiers, la vitesse maximale est de 70 km/h, mais elle est de 30 km/h près des résidences.
PHOTOS AXEL MARCHAND-LAMOTHE Comme les patrouille­urs routiers, l’unité spécialisé­e en récréotour­isme de la Sûreté du Québec capte la vitesse des conducteur­s à l’aide d’un radar. Sur les sentiers, la vitesse maximale est de 70 km/h, mais elle est de 30 km/h près des résidences.

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