Le Journal de Montreal

Une ambulance piégée fait 95 morts

KABOUL | (AFP) L’explosion d’une ambulance piégée hier dans le centre de Kaboul, revendiqué­e par les talibans, a fait 95 morts et 158 blessés, semant terreur et désolation dans l’un des quartiers les plus animés de la capitale afghane.

- Lire aussi la chronique de Richard Latendress­e Page 20

Le bilan du massacre a été fourni à l’AFP par le porte-parole du ministère de la Santé, Waheed Majroh.

Dans un communiqué, la présidence afghane a dénoncé « un crime contre l’humanité ». La communauté internatio­nale a elle aussi condamné ce carnage.

« C’est un massacre », a réagi sur Twitter Dejan Panic, le coordinate­ur de l’ONG italienne Emergency, accompagna­nt son message de photos sur lesquelles on peut voir les très nombreuses victimes allongées dans les couloirs, sous les préaux et sur les pelouses de l’établissem­ent que gère cette ONG italienne.

Selon le ministère afghan de l’Intérieur, quatre suspects ont été arrêtés dans l’enquête sur cet attentat, le plus meurtrier depuis l’explosion d’un camion piégé dans la zone diplomatiq­ue le 31 mai (150 morts, 400 blessés).

FORTE INTENSITÉ

L’attentat a été revendiqué par le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid sur WhatsApp : « un martyr a fait sauter sa voiture piégée près du ministère de l’Intérieur où se trouvaient d’importante­s forces de police », a-t-il annoncé.

« Le kamikaze a utilisé une ambulance pour passer les barrages », a expliqué Nasrat Rahimi, un porte-parole du ministère de l’Intérieur. « L’ambulance était garée sur le stationnem­ent de l’hôpital Jamuriate; elle a voulu franchir les barrages pour avancer vers le ministère de l’Intérieur, le Haut Conseil de la Paix, mais le kamikaze a été repéré par la police et s’est fait sauter avant d’atteindre ses cibles ».

L’explosion, de très forte intensité, a secoué la capitale. Les bâtiments de Chicken Street, la rue des antiquaire­s proche, ont vu leurs vitres voler en éclats comme ceux de tous les quartiers à plusieurs centaines de mètres à la ronde. Un photograph­e de l’AFP a pu voir un grand nombre de corps de victimes ensanglant­ées, « morts et blessés », sur les trottoirs.

« À l’hôpital Jamuriate, on nous a dit que c’était plein de morts et de blessés », a raconté à la télévision Ariana News un homme qui amenait son frère blessé.

TROISIÈME ATTENTAT

Le scénario de l’ambulance est l’un des plus redoutés. Cependant, un journalist­e de l’AFP passé par cette rue une heure auparavant avait constaté que les ambulances qui se dirigeaien­t vers l’hôpital Jamuriate étaient systématiq­uement arrêtées aux barrages et contrôlées une par une, « le chauffeur attendant à côté ».

Cet attentat est le troisième à frapper l’Afghanista­n en une semaine, après l’attaque de samedi dernier de l’hôtel Interconti­nental de Kaboul, revendiqué­e par les talibans, et celle, mercredi, des locaux de Save the Children à Jalalabad (est), revendiqué­e par le groupe État islamique.

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PHOTOS AFP 1. Un homme transporte un blessé dans une rue jonchée des débris de l’explosion. 2. Une femme blessée reçoit des soins à l’hôpital Jamuriate. 3. Des membres des forces de sécurité afghanes arrivant sur les lieux de l’explosion.
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