Réjean Parent
Quand j’étais enfant et qu’un ami nous lançait un quolibet, nous avions l’habitude de rétorquer qu’il en fallait un semblable pour en reconnaître un autre. Ce souvenir m’est ressurgi suite à la réaction de Patrick Lagacé concernant la proposition de QS de cesser de subventionner les écoles privées. Le chroniqueur y voit de la pensée magique, toutefois il ne s’en prive pas dans l’étalement de ses solutions.
UNE VRAIE SOLUTION
Les subventions aux écoles privées sont un reliquat des années 60. Le gouvernement les avait maintenues pour faire avaler au clergé la démocratisation du système d’éducation. Elles n’ont plus leur raison d’être, aujourd’hui, et leur abolition n’entraînerait pas la catastrophe anticipée par certains, considérant que ce n’est pas l’hécatombe dans les autres provinces canadiennes où les écoles privées ne sont pas subventionnées.
Un sondage récent réalisé par CROP, à la demande du Mouvement L’école ensemble, révèle que les trois quarts des Québécois sont d’accord pour cesser le financement des établissements privés. Loin d’être une question de gros sous, la promesse de QS permettrait surtout un meilleur équilibre dans les classes avec une clientèle plus hétérogène.
La promesse heurte une certaine intelligentsia québécoise, mais qui pourra dormir tranquille, car les perspectives d’un gouvernement QS sont nulles. Ferait-il cette promesse s’il était aux portes du pouvoir ?
PENSÉES CHIMÉRIQUES
La maternelle 4 ans pour tous, l’obsession de la lecture, le dépistage précoce et les ressources professionnelles suffisantes sont de l’ordre des voeux qui ont des effets mitigés en maintenant le fardeau imposé à l’école publique par la désertion des meilleurs élèves au profit de l’école privée.
Quant à la création d’un ordre professionnel ou à l’amélioration des conditions de travail, il faudrait éviter de leur prêter les vertus qu’elles n’ont pas.
Certains voient le ministre Proulx comme le sauveur de l’éducation, ils devraient plutôt constater qu’il est un excellent politicien.