De l’argent qui est jeté par la fenêtre
OTTAWA | Plus de deux ans après leur élection, les libéraux blâment l’ancien gouvernement conservateur pour l’incapacité du fédéral à traiter les factures de cellulaires à temps, entraînant des centaines de milliers de dollars en frais de retard.
« Idéalement, évidemment, nous ne voudrions pas avoir à payer ces frais. Mais la réalité, c’est que l’ancien gouvernement n’a pas embauché assez de personnel à Services partagés Canada », soutient la ministre des Services publics et de l’approvisionnement, Carla Qualtrough.
PAS ÉPARGNÉ
Services partagés Canada (SPC) a été lancé par le gouvernement Harper en 2011 pour gérer l’ensemble des systèmes informatiques de plus de 40 ministères et agences fédérales. Une tâche énorme.
Comme l’ensemble de la fonction publique, SPC n’a pas été épargné par les compressions sous l’ancien gouvernement Harper. Les libéraux ont injecté 384 millions en argent frais à SPC depuis leur arrivée au pouvoir. Mme Qualtrough admet que son gouvernement devra en faire encore plus.
« On ne peut pas s’attendre à ce que SPC soit capable de remplir son mandat si on ne lui donne pas les ressources nécessaires, dit-elle. Le ministère a été mal conçu et sous-financé dès le départ. »
Le conservateur Alain Rayes appelle quant à lui le gouvernement Trudeau à assumer ses responsabilités. « Ça fait plus de deux ans qu’ils sont au pouvoir, iI serait grand temps qu’ils le réalisent et commencent à agir en conséquence », plaide le député québécois.
LE CONTRIBUABLE QUI PAIE
Le néo-démocrate Pierre-Luc Dusseault déplore de son côté « qu’en fin de compte, c’est le contribuable qui paie davantage pour des services qui ne devraient pas coûter aussi cher » à cause de ce gaspillage de fonds publics.
Un avis que partage Carl Vallée, le directeur québécois de la Fédération canadienne des contribuables (FCC), qui demande « plus de rigueur » dans la gestion des finances publiques.
« Il s’agit de l’argent des contribuables qu’on jette littéralement par la fenêtre, peste l’ancien attaché de presse de Stephen Harper. Ça prend des années au contribuable moyen pour gagner 330 000 $, et pourtant nos fonctionnaires n’ont aucun problème à remettre ce montant aux grosses compagnies de télécommunications en retour d’absolument rien. »