Il attend une audience à la régie depuis 16 mois
QUÉBEC | Un locataire attend depuis plus de 16 mois pour confronter son propriétaire à la Régie du logement, alors que son appartement est infesté de coquerelles.
Abdul Waheed Ahmed vit dans un appartement du secteur Parc-Extension à Montréal. Les lieux sont envahis par les coquerelles et il a même été obligé de payer le plombier pour un bris causé par la négligence du propriétaire. De plus, les fenêtres sont moisies et ne sont pas isolées, si bien que la température ne montait pas au-dessus de 14 degrés parfois cet hiver.
« Le stress dû à la mauvaise coopération du propriétaire et au retard de la justice à la Régie me fait me sentir impuissant et nuit à ma santé », a-t-il confié au Journal.
Les voisins de M. Waheed Ahmed vivent dans des conditions semblables, mais n’ont pas beaucoup de moyens, ne parlant ni français ni anglais. Les propriétaires abusent de cette situation et profitent des pauvres, soutient M. Waheed Ahmed, étudiant d’origine pakistanaise.
MÉFIANCE
Dans ce secteur, tout comme dans l’arrondissement Côte-des-Neiges à Montréal, le nom de propriétaires possédant plusieurs portes revient fréquemment devant la Régie du Logement. L’exemple de RAAMCO International Properties est souvent cité dans les médias.
Ainsi, les locataires se méfient de la Régie du logement en raison des délais stressants et du traitement inéquitable des dossiers, soutiennent les organismes qui viennent en aide aux locataires.
« Les locataires peuvent se tourner vers la Régie pour ouvrir un dossier. Mais, il y a une grosse méfiance. Les chiffres démontrent que c’est plus utilisé par les propriétaires que les locataires », a indiqué Jonathan Carmichael, organisateur communautaire au BAIL, une ressource de Québec. Les organismes encouragent les locataires à se tourner vers les municipalités.
Les organismes communautaires signalent que les locataires subissent aussi la moisissure, la vermine et les punaises de lit en raison de la négligence de propriétaire.
« Les questions de qualité de logements, incluant l’insalubrité, c’est environ le quart de nos demandes, a-t-il mentionné. Des problèmes comme la moisissure sont courants, les punaises de lits et les rats. »