Au travail après le meurtre de sa fille
Un guide aidera les parents à se remettre de ce drame
TROIS-RIVIÈRES | Deux pères dont les enfants ont été victimes de meurtre ont réussi à reprendre le travail. Ils ont commencé par une seule journée par semaine, une mesure encouragée par le Guide de retour au travail après un drame, qui sera lancé demain.
Éric Boudreault, dont la fille Daphné a été assassinée en mars 2017 à Mont-StHilaire, termine sa première semaine de travail complète, un mois et demi après avoir recommencé.
Le plus dur pour lui est de repasser deux fois par jour à l’endroit où il a appris le décès de sa fille.
« J’étais sur l’autoroute quand ma conjointe m’a appelé. Je l’ai entendu crier et dire qu’elle était décédée. Je revis ce moment un peu à chaque fois que je passe là », explique le représentant syndical.
SE CHANGER LES IDÉES
Même si le retour se passe plutôt bien, il ressent beaucoup de fatigue. « On passe nos journées à penser à ce qui s’est passé et quand on revient, il faut apprendre à se concentrer sur autre chose. C’est beaucoup de travail », dit-il.
Troubles de mémoire, baisse de performance, fatigue et gestion difficile des émotions ne sont que quelques exemples de symptômes qui peuvent durer des années pour les travailleurs qui ont subi l’assassinat ou la disparition d’un proche.
L’Association des familles de personnes assassinées ou disparues lance cette semaine un guide pour aider les employeurs et collègues à réintégrer ces gens au travail.
Permettre le retour progressif et les horaires flexibles, affecter le travailleur à des tâches plus simples et même réorganiser l’espace de travail pour éviter les flash-back peuvent être des pistes de solution.
PERDRE TROIS ENFANTS
Patrick Desautels, dont les trois enfants ont été tués par Sonia Blanchette en 2012, a vendu sa pépinière il y a neuf mois. Depuis quatre ans, il ne travaillait qu’un jour par semaine et était épuisé.
Il est maintenant camionneur et a recommencé à raison de huit heures par semaine. Changer d’air et avoir moins de responsabilités lui a fait du bien.
Il peut maintenant travailler 40 heures par semaine.