L’organisation ne répond plus aux appels
Cinq jours après la publication d’une lettre ouverte où elle se dit victime de « désinformation », l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) refuse toujours de répondre aux questions de notre Bureau d’enquête.
Le numéro 2, Adama Ouane, a exprimé son exaspération dans une lettre publiée samedi par le quotidien Le Soleil, à Québec.
Selon M. Ouane, des articles publiés en France et au Québec à propos des dépenses de Michaëlle Jean portent atteinte à sa réputation et à celle de l’OIF.
« Y en a marre », s’est-il exclamé, en qualifiant ces informations de « tendancieuses et diffamatoires ».
1 MILLION $
M. Ouane a reconnu dans son texte qu’un projet de croisière pour 100 jeunes francophones a été estimé à 1 million $, comme l’avait révélé notre Bureau d’enquête. Il a affirmé qu’après une négociation à la baisse avec le propriétaire du navire, seule une subvention de 445 000 $ a été versée.
Aucun détail n’a été donné sur les frais déboursés ou non par l’OIF pour le transport, l’hébergement et les visas des participants ou encore les activités lors des escales prévues au cours des prochaines semaines en Méditerranée.
Selon nos informations, ces frais portent tout de même le budget à 1 million $. L’OIF n’a donné aucune suite à nos demandes de précisions.
« INSINUATION »
Quant à l’appel à la transparence lancé par les gouvernements du Canada et du Québec, M. Ouane a affirmé qu’il s’agit d’une « insinuation que notre administration ne l’est pas et laisse supposer qu’elle est opaque. Ces déclarations reposent sur les mêmes mobiles que les accusations dénoncées ci-dessus ».
L’OIF est financée par les fonds publics versés par les États et gouvernements membres, dont la France, le Canada, le Québec et le Sénégal.