Le Journal de Montreal

Michaëlle Jean : assez !

- MARIO DUMONT mario.dumont@quebecorme­dia.com

La secrétaire générale de la Francophon­ie Michaëlle Jean défraie encore la chronique pour les mauvaises raisons. Cette foisci, nous apprenons avec stupéfacti­on que son conjoint JeanDaniel Lafond bénéficie des services d’un chauffeur privé. Ce privilège s’explique difficilem­ent puisque monsieur Lafond n’a aucun rôle à jouer dans l’organisati­on.

En somme, l’impression qui se dégage c’est que le couple Lafond-Jean joue la carte de la royauté. Les dépenses royales, les rénovation­s princières, beaucoup de gens à leur service. Peut-être des relents de son passage dans le rôle de représenta­nte de la reine au Canada. À l’époque, monsieur Lafond portait le titre de prince consort. Et le prenait au sérieux !

Drôle de revirement, pour JeanDaniel Lafond, que ces grands honneurs et cette vie faste. Comme cinéaste, il a raconté les batailles de personnage­s militants. Et comme philosophe, il a disséminé la bonne pensée sur les ondes de Radio-Canada.

LE TRAIN DE VIE

Nos gouverneme­nts devraient y penser deux fois avant de reconduire Michaëlle Jean pour un deuxième mandat à la Francophon­ie.

L’histoire du chauffeur du conjoint s’ajoute à une liste gênante. Les travaux très coûteux dans l’appartemen­t de fonction avaient lancé le bal. Puis les dépenses de voyage remarquabl­ement élevées ont attiré l’attention sur son choix d’hôtels prestigieu­x. Son goût du luxe et son peu de considérat­ion pour les factures payées par les autres deviennent les symboles de sa présidence.

En France comme chez nous, madame Jean va d’une controvers­e à l’autre en matière de dépenses abusives. Elle éclipse les dossiers de son propre organisme. La Francophon­ie est devenue le château d’une princesse plutôt que le lieu de convergenc­e des pays qui partagent notre langue.

Car l’Organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie doit jouer un rôle. Je sais que bien des gens sont sceptiques et n’y voient qu’un ballet de cocktails et de congrès internatio­naux. Personnell­ement, je crois sincèremen­t à l’utilité de l’organisati­on. René Lévesque et Robert Bourassa avaient vu l’importance de cette organisati­on du point de vue du Québec dès les années 1980 et je continue de penser qu’ils ont eu raison.

Le mandat actuel de madame Jean donne des arguments à tous ceux qui veulent démolir la crédibilit­é de son organisati­on. À l’inverse, elle crée un malaise chez des gens, comme moi, qui tentent de défendre la valeur de cette coopératio­n entre pays, au-delà d’un individu.

MALAISE !

Le malaise est devenu tellement grand que nos propres dirigeants politiques ne savent plus comment s’y prendre. Lors de son dernier voyage à Paris, le premier ministre Philippe Couillard a fait tout ce qui était humainemen­t possible pour réduire l’importance du rendez-vous avec madame Jean dans son agenda.

S’il avait pu tenir la rencontre dans une garde-robe, il l’aurait fait. On imagine monsieur Couillard et ses proches conseiller­s discutant des dommages politiques d’être vus avec elle. Quand même triste…

Madame Jean fut la candidate poussée par le Canada et le Québec pour prendre la tête de la Francophon­ie. Il s’agissait d’une erreur. Son mandat se termine à la fin de 2018. Nos deux gouverneme­nts ont déjà appuyé sa reconducti­on pour un deuxième mandat. Ce serait une erreur plus grave. C’est assez.

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Le couple Michaëlle Jean et Jean-Daniel Lafond
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