Le Journal de Montreal

Il en coûte plus cher de se nourrir quand on vit seul

- MARIE-ÈVE DUMONT

Les personnes qui vivent seules, dont le nombre est grandissan­t au pays, doivent souvent prévoir plus d’argent pour se nourrir puisqu’elles achètent plus de formats individuel­s et choisissen­t le restaurant.

« C’est sûr que ça me coûte plus cher. Je vais surtout manger des choses qui sont déjà prêtes. Je vais faire une grosse épicerie mensuelle et je complète par la suite. Et je mange plus au restaurant », raconte Fallom Cruz, âgée de 29 ans, qui vit seule à Montréal.

Les gens consultés par Le Journal consacrent autour de 100 $ par semaine pour se nourrir, ce qui inclut l’épicerie, les produits ménagers, le restaurant et l’alcool.

Le montant par personne alloué à la nourriture est donc plus élevé que ce qu’ont mentionné bien des familles au Journal cette semaine, qui arrivent à faire l’épicerie avec moins de 200 $ pour quatre personnes.

Les Québécois sont plus nombreux que jamais à vivre seuls. Ils sont même les champions de la vie en solo au Canada, avec 33,3 % des résidents contre 28 % pour l’ensemble du pays, selon les données du dernier recensemen­t de Statistiqu­e Canada.

PLUS DE PETITES PORTIONS

« Je ne vais pas dans les épiceries plus familiales parce que les portions sont trop grosses. Je sais que si j’achète un poulet entier, je vais avoir de la perte, alors je préfère prendre juste une poitrine », ajoute Céline Perrier, 66 ans, qui aime bien prendre le temps de parcourir les allées pour trouver les meilleurs produits.

Les ventes des portions singulière­s sont d’ailleurs en croissance au Canada, selon Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté de management à l’Université Dalhousie, à Halifax.

« Le nombre de personnes seules risque d’augmenter au cours des prochaines années, c’est un marché intéressan­t, surtout pour les épiceries plus spécialisé­es. C’est certain que les huit portions vendues individuel­lement vont coûter plus cher que si on achetait un gâteau complet, il y a plus de travail derrière », explique-t-il.

Ces personnes affirment aussi qu’il est beaucoup moins plaisant de cuisiner seulement pour soi que de se rassembler pour préparer un bon repas.

« Je déteste cuisiner quand je suis seule. Ça me coûte beaucoup trop cher d’acheter tous les ingrédient­s, en avoir trop et devoir jeter la moitié, alors ça me démotive totalement », avoue Charlotte Poitras, 22 ans.

CONGELER

Tout comme les grosses familles, certaines personnes décident quand même d’acheter en grosse quantité et de congeler ou d’entreposer ce qui leur reste pour plus tard. Il faut cependant avoir de l’espace, disent-ils.

« Si tu n’as pas de congélateu­r, oublie ça, tu ne peux pas y arriver. J’achète du porc haché pour faire des sauces à spaghetti, je congèle tout. Je prends plusieurs pâtés au poulet quand ils viennent en spécial. Il faut avoir de la place pour garder tout ça », insiste Éric Barnabé, qui vit seul dans l’arrondisse­ment de Sainte-Foy, à Québec.

 ?? PHOTO MARIE-ÈVE DUMONT ?? Céline Perrier achète souvent des plats préparés, comme de la tourtière congelée, plutôt que de cuisiner, puisqu’elle vit seule.
PHOTO MARIE-ÈVE DUMONT Céline Perrier achète souvent des plats préparés, comme de la tourtière congelée, plutôt que de cuisiner, puisqu’elle vit seule.

Newspapers in French

Newspapers from Canada