Le Journal de Montreal

Des services de garde fermés par le gouverneme­nt

- ÉTIENNE PARÉ

Plus de 150 élèves de Lanaudière pourraient se retrouver sans service de garde sur l’heure du dîner et après les classes à compter du mois prochain.

L’interventi­on du ministère de la Famille force la fermeture de cinq centres et laisse plusieurs parents au dépourvu.

« Ç’a eu un impact sur mon portefeuil­le. Il a fallu engager une gardienne à la maison », déplore Anne-Marie Morin après que le service que ses trois enfants fréquentai­ent après l’école a fermé ses portes au début du mois.

Dans une résidence privée, située à deux pas de l’école primaire de NotreDame-des-Prairies, Julie Bertrand recevait une trentaine d’enfants de 5 à 12 ans. Mme Bertrand n’habitait pas la maison en question, qui avait été achetée uniquement pour les services de garde.

« J’avais une employée avec moi. J’étais donc conforme aux normes du ministère de l’Éducation, qui exige un ratio d’une éducatrice pour 20 enfants dans un service de garde scolaire. »

Or, le genre d’établissem­ent que dirigeait Julie Bertrand est régi par le ministère de la Famille et doit répondre aux mêmes normes que les garderies en milieu familial, soit une éducatrice pour six enfants.

« Le ministère est complèteme­nt déconnecté. Moi, ce que j’offrais, c’était un service de dîner et d’aide aux devoirs. Ça n’a rien à voir avec une garderie d’enfants de 0 à 5 ans. Ce n’est pas du tout les mêmes besoins », assure-t-elle.

LE MINISTRE INTERPELLÉ

Hier avant-midi, des dizaines de parents ont manifesté devant l’école pour demander que la réglementa­tion soit ajustée.

« D’ici là, on veut un moratoire pour au moins permettre aux enfants de finir l’année scolaire », implore Andrée-Anne Thuot, mère de quatre enfants.

Jamais un parent ne s’est plaint des services rendus par les cinq gardiennes visées par le ministère. C’est plutôt une plainte d’un citoyen pour le manque de stationnem­ent qui a tout fait dérailler.

« On ne s’est jamais caché. On payait nos impôts. Le service des incendies nous vérifiait régulièrem­ent. On répondait à une demande et ça faisait bien l’affaire de la Ville et de l’école, qui recommanda­it nos services », insiste Julie Bertrand.

Il faut dire que le service de garde de l’école affiche déjà complet. L’inscriptio­n d’une centaine d’enfants supplément­aires en inquiète plusieurs, mais le ministre de la Famille, Luc Fortin, se veut rassurant.

« J’ai parlé à mon collègue de l’Éducation [Sébastien Proulx ] aujourd’hui [hier]et je peux assurer qu’il y aura une place pour chaque enfant. »

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JULIE BERTRAND Ex-propriétai­re d’une garderie

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