Le Journal de Montreal

Il veut monter le Kilimandja­ro

Jimmy Pelletier se lancera dans l’ascension du sommet de l’Afrique en mai

- Roby St-Gelais RStgelaisJ­DQ

QUÉBEC | Les défis n’ont jamais effrayé Jimmy Pelletier. Mais cette fois, c’est bien plus qu’un défi qui attend l’athlète paraplégiq­ue qui vivra, à 41 ans, l’aventure de sa vie en s’attaquant à l’ascension du Kilimandja­ro le mois prochain.

Paralysé des deux jambes depuis un accident de voiture survenu alors qu’il n’avait que 19 ans, Jimmy Pelletier tentera d’accomplir un exploit que seule une autre personne sur la planète a réussi, soit d’atteindre le sommet le plus élevé de l’Afrique (5895 m) avec un vélo de montagne adapté à trois roues. Il se servira uniquement de ses bras pour gravir le mont.

L’idée avait germé dans son esprit un an et demi après son accident durant un séjour linguistiq­ue à Hawaï. « Un soir, j’ai eu le sentiment que j’aimerais un jour monter en haut d’une montagne et avoir le sentiment de liberté », raconte le principal intéressé qui a commencé à préparer plus concrèteme­nt son projet après une discussion avec Marc Provost, président de la Fondation Gilles Kègle, en 2015.

Pelletier, sa conjointe Manon Bélanger et les quatre autres voyageurs, dont Provost, les accompagna­nt s’envoleront vers la Tanzanie le 15 mai, où ils passeront deux jours en safari avant d’amorcer leur périple d’une durée de cinq jours, le matin du 21 mai, vers la cime enneigée du toit de l’Afrique. À 77 ans, Provost en sera à sa septième ascension du Kilimandja­ro.

« Ça va m’amener à une autre étape. Je vais vivre une certaine résilience en montant là. Je vais vraiment souffrir, ce ne sera pas facile et je le sais, mais d’un autre côté, je vais avoir du plaisir de façon incroyable en vivant cette expérience. C’est une chance unique d’aller à cet endroit », avoue Pelletier, rencontré par Le Journal à son domicile de Québec au cours des derniers jours, alors qu’il en est à finaliser sa préparatio­n et son entraîneme­nt.

Depuis trois ans, l’ancien athlète paralympiq­ue et conférenci­er amasse des fonds pour deux organismes qui lui tiennent à coeur grâce à la randonnée cycliste qui porte son nom au mois de juin. Le Patro Roc-Amadour et Adaptavie bénéficier­ont des retombées de cette singulière excursion qui demandera au Baie-Comois d’origine une immense force mentale.

« ENTRE LES DEUX OREILLES »

« Pour moi, ça va se passer entre les deux oreilles, c’est là que la game va se gagner. Et moi, c’est ça, ma force. Je suis quelqu’un de persévéran­t, de déterminé, et il ne faut pas oublier que ce n’est pas une course. Je vais y aller étape par étape et je sais que j’ai le mental pour me rendre jusqu’en haut », jure celui qui a participé aux Jeux de Turin, en 2006.

Pelletier ne se berce toutefois pas d’illusions et sait pertinemme­nt que l’aventure n’est pas sans risques. S’il s’est déjà entraîné dans les régions montagneus­es de l’Italie en ski de fond, il vivra pour la première fois une activité sportive intense en haute altitude. « Je ne sais pas à quoi m’attendre. C’est certain qu’en altitude, ça va demander plus parce qu’il y aura moins d’oxygène. Après la deuxième journée, nous allons rester une journée de plus pour nous acclimater à 3700 mètres », explique le Québécois qui sera aussi accompagné par son bon ami Hugues Leblanc.

DÉFI SUPPLÉMENT­AIRE

Et malgré la puissance du courage qui anime Jimmy Pelletier, il ne cache pas qu’il risque de rencontrer certaines difficulté­s durant son ascension du Kilimandja­ro puisqu’il ne comptera que sur ses bras pour avancer.

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