Le Bloc veut garder une toile de Québec
Une peinture associée à la ville pourrait passer à Ottawa
Le Bloc québécois demande à la ministre Mélanie Joly d’intervenir auprès du Musée des beaux-arts du Canada d’Ottawa afin que le tableau Saint Jérôme entendant les trompettes du Jugement dernier du peintre français Jacques-Louis David reste au Québec.
Le tableau est la propriété de la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Québec depuis plusieurs décennies. Selon ce que l’Agence QMI a appris mardi, il serait dans la mire du Musée des beaux-arts du Canada qui en ferait l’acquisition avec les profits de la vente, le mois prochain à New York, d’un tableau de sa collection, La tour Eiffel, de Marc Chagall.
La chef du Bloc, Martine Ouellet, ainsi que le député Mario Beaulieu, demandent à la ministre Joly d’intervenir « exceptionnellement » auprès du MBAC pour empêcher sa démarche d’acquisition, soulignant que deux musées québécois, soit le Musée de la civilisation et le Musée des beaux-arts de Montréal, voudraient également acheter le tableau.
PATRIMOINE QUÉBÉCOIS
« Le régime canadien joue contre eux : les institutions fédérales jouissent d’un financement public important pour acquérir des oeuvres tandis que les musées provinciaux doivent majoritairement avoir recours aux dons privés », ont expliqué Mme Ouellet et M. Beaulieu dans un communiqué conjoint, hier.
« C’est à ce titre que la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, doit intervenir au MBAC en respect du patrimoine québécois, afin d’empêcher les institutions canadiennes de faire de la surenchère avec les oeuvres d’art patri- moniales du Québec », a souligné M. Beaulieu, ajoutant que le tableau a une grande signification culturelle et historique pour le Québec.
« Il faut éviter de penser que l’argent leur donne ce droit… La culture québécoise ne peut être adéquatement mise en valeur et protégée qu’au Québec », a ajouté Martine Ouellet.
Le Bloc n’a pas de demande spécifique concernant le tableau de Chagall mis en vente par le musée d’Ottawa, estimant que « ça leur appartient ». Il déplore toutefois que la « manoeuvre » ait été menée dans « l’opacité » avec comme résultat de ne pas avoir permis aux deux musées québécois aussi intéressés par le Saint Jérôme de Québec de réagir de meilleure façon.