Un violentcriminel en prison pour une durée « indéterminée »
Un violent criminel qui a séquestré une intervenante dans une maison de transition à Montréal, en plus d’avoir presque tué un résident des lieux, a été envoyé en prison sans savoir s’il pourra un jour être libéré.
« Le tribunal est convaincu qu’une peine traditionnelle ne protégera pas le public, tout a été essayé et ça ne l’a pas empêché de récidiver de manière encore plus violente », a déclaré hier la juge Sylvie Durand, avant de condamner Sylvain Desrochers à une peine « à durée indéterminée ».
Desrochers, 33 ans, a un parcours criminel bien rempli. Pendant des années, il a accumulé les délits violents avec une déviance sexuelle marquée.
MULTIRÉCIDIVISTE
En 2004 par exemple, il a été condamné pour une agression sexuelle et des voies de fait. Quelques années plus tard s’ensuivait une autre condamnation, encore pour un crime sexuel, mais aussi pour des menaces.
Les thérapies semblent toutefois n’avoir donné aucun résultat, puisqu’en janvier 2014, il a encore récidivé alors qu’il logeait dans une maison de transition située à Montréal. Il a alors séquestré une intervenante sociale et poignardé un résident.
« [Le résident] a dû subir une ablation de la rate, un poumon a été perforé, il a perdu une partie de son intestin, a expliqué la juge. L’intervenante est encore en détresse psychologique, elle ne travaille plus dans le milieu. »
« INEXPLICABLE »
Pour le procureur de la Couronne Pierre-Olivier Bolduc, la justice se devait de protéger la société contre Desrochers. Et pour ce faire, avait-il plaidé, il fallait lui imposer une des pires peines dans le Code criminel en le déclarant délinquant dangereux.
Me Marie-Christine Latour, de la défense, a de son côté plaidé que son client ne méritait pas de peine à durée indéterminée, mais plutôt une période d’incarcération de 7 à 9 ans.
La juge, qui a rappelé que les plus récents crimes de Desrochers étaient « inexplicables », a finalement donné raison à la poursuite, hier, au palais de justice de Montréal.
« Ces crimes sont particulièrement révélateurs du comportement violent de [l’accusé], les perspectives de traitement sont presque inexistantes », a-t-elle dit en citant des rapports d’experts.
Ainsi, Desrochers a été envoyé au pénitencier. Au bout de 7 ans, son cas sera évalué une première fois par les services correctionnels. Si la détention est maintenue, il pourra faire réviser son cas aux deux ans, jusqu’à ce qu’il ne représente plus un risque pour la société.