L’encÀdre!ent proposé dénoncé de toutes pÀrts
Les accommodements religieux sont loin d’être réglés
QUÉBEC | Médecins, enseignants et fonctionnaires ont unanimement dénoncé hier l’encadrement des accommodements religieux proposé par le gouvernement Couillard.
Les six grandes lignes directrices dévoilées la veille par la ministre de la Justice Stéphanie Vallée ne viennent « absolument pas » régler le dossier, affirme la présidente de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ). « On va devoir gérer la confusion de la ministre et on va en être légalement responsables maintenant », dénonce la Dre Diane Francoeur.
Ses membres sont régulièrement confrontés à des femmes qui refusent d’être traitées par un homme, illustre-t-elle. Mais les grands principes énoncés par la ministre prévoient que chaque établissement devra décider, au cas par cas, s’il accorde ou non un accommodement en évaluant si la demande est sérieuse, fondée sur une conviction sincère et respecte l’égalité entre les hommes et les femmes.
« Il n’y a rien de clair là-dedans, lance la Dre Francoeur. Comment on va interpréter ça dans un hôpital à deux heures du matin ? »
ÉVALUER LA FOI
Même désarroi dans le milieu de l’éducation. « Ça va être le Far West », prédit le président de la Fédération autonome de l’enseignement. « Il n’y a pas d’outils qui existent pour juger si une personne est véritablement croyante », fait valoir Sylvain Mallette.
Il donne l’exemple de témoins de Jéhovah qui voudraient retirer leur enfant d’un cours qui enseigne la théorie de l’évolution. « Est-ce qu’on va devoir juger du bien-fondé de la croyance de l’enfant ou des parents ? » illustre le président de la FAE. Les fonctionnaires, eux, devront se transformer en « constitutionnalistes et juristes » en raison du « flou » des directives, déplore le président du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, Christian Daigle. « C’est aux élus de décider », affirme-t-il.