L’escalade militaire au Moyen-Orient inquiète la scène internationale
JÉRUSALEM | (AFP) L’escalade militaire inédite hier entre Israël et l’Iran sur le théâtre syrien a alarmé la communauté internationale face au danger d’une guerre ouverte même si les deux pays ennemis disent vouloir éviter un embrasement dans la région.
Avant l’aube, Israël a mené des dizaines de raids aériens meurtriers contre des cibles présentées comme iraniennes en Syrie voisine, affirmant riposter à des tirs de roquettes iraniennes contre la partie du plateau du Golan sous son contrôle.
L’armée israélienne a assuré ne pas chercher l’embrasement, tout en se disant prête à tous les scénarios.
L’Iran n’a fait aucun commentaire sur cette escalade, mais son président Hassan Rohani a affirmé que son pays ne voulait pas de « nouvelles tensions » au Moyen-Orient lors d’un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.
PAS DE FRANCHI
Néanmoins, des experts ont estimé qu’un pas avait été franchi dans l’hostilité israélo-iranienne en Syrie où Téhéran aide militairement le régime de Bachar al-Assad. Selon eux toutefois, la Russie, allié de M. Assad, mais aussi interlocuteur de l’Iran et d’Israël, a un rôle déterminant à jouer.
Dans ce contexte d’incertitudes et de tensions régionales, le patron de l’ONU Antonio Guterres a demandé « un arrêt immédiat de tous les actes hostiles afin d’éviter une nouvelle conflagration ».
L’Union européenne a appelé à la retenue face à une escalade « extrêmement inquiétante ». Londres, Paris et Moscou aussi.
SANCTIONS AMÉRICAINES
Par ailleurs, les États-Unis ont annoncé hier des sanctions contre un réseau de financement des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime iranien.
Ces sanctions, prises en coordination avec les autorités émiraties, sont les premières depuis que le président américain Donald Trump a annoncé mardi la sortie de son pays de l’accord nucléaire iranien.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a immédiatement jugé les sanctions « inacceptables » et a affirmé qu’elles doivent faire l’objet d’une négociation avec les Européens.