La guerre du feu, 35 ans plus tard
Jean-Jacques Annaud présente une version restaurée du film ce soir
Plus de 35 ans après la sortie de son film culte La guerre du feu, le cinéaste français JeanJacques Annaud présentera ce soir au Théâtre Outremont une version restaurée de ce long métrage marquant, en présence de plusieurs des Québécois qui ont travaillé sur le tournage à l’époque. « Ce seront des retrouvailles émouvantes », confie le réalisateur.
On pourrait écouter Jean-Jacques Annaud parler pendant des heures tellement le réalisateur français ne manque pas d’anecdotes à raconter sur le tournage complexe et périlleux de La guerre du feu. Citant avec amusement la fois où il a égaré deux éléphants déguisés en mammouths dans les rues de Glasgow, le réalisateur a eu droit à son lot d’aventures pendant le tournage de ce film qui raconte l’histoire de trois guerriers de l’âge de pierre à la recherche du feu.
DES CONDITIONS EXTRÊMES
Annaud (Au nom de la rose, Sept ans au Tibet) a tourné La guerre du feu dans des conditions souvent extrêmes, en Écosse, au Kenya et en Ontario.
« Probablement que si ce film était fait aujourd’hui par un autre cinéaste, il serait tourné en studio sur fond vert, observe Annaud en entrevue au Journal. Mais le résultat serait aussi très différent. Ça donnerait un film plus abstrait. Avec La guerre du feu, je voulais un film fait de sang et de sueur. Le cinéma qui se fait en studio avec des images virtuelles en arrière n’a pas le même réalisme. Et à mon avis, ça ne donne pas les mêmes émotions. Personnellement, si le film était à refaire, je le referais de la même façon. »
Si c’est un concours de circonstances qui l’avait amené à travailler avec des Québécois pour le tournage de La guerre du feu au début des années 1980, c’est parce qu’il souhaitait renouer avec la Belle Province qu’il est revenu tourner chez nous récemment. Jean-Jacques Annaud a en effet passé plusieurs mois à Montréal et à Forestville, d’août à décembre dernier, pour le tournage de la série américaine La vérité sur l’affaire Harry Quebert, qui met en vedette Patrick Dempsey.
AMOUREUX DU QUÉBEC
« Comme l’action de la série se passait dans le Maine, j’ai pensé que c’était l’occasion idéale pour venir tourner chez nos amis québécois, ditil. Et j’en suis enchanté. J’ai passé des mois extrêmement agréables ! »
Pour le tournage de cette série adaptée d’un roman de Joël Dicker, Annaud a même réengagé des techniciens québécois qui avaient travaillé sur La guerre du feu.
« J’ai retrouvé certains techniciens québécois et parfois même leurs enfants qui avaient entendu parler de cette aventure par leurs parents, raconte-t-il. Pour moi, c’est très touchant. Je suis très ému par le Québec. Non seulement nous avons la langue en commun. Mais il y a plus que cela. Il y a un enracinement dans une culture européenne ici qu’on ne retrouve pas dans le reste de l’Amérique du Nord. Revenir tourner ici pour moi a été un remerciement à tous ceux qui ont tellement bien travaillé sur La guerre du feu. Et une façon aussi pour moi de me faire plaisir. »
« Je voulais un film fait de sang et de sueur » – Jean-Jacques Annaud