Une année perdue pour Lance Stroll ?
Le concepteur de la nouvelle monoplace quitte l’écurie Williams
MONTMELO | Et si tout était à refaire chez Williams ? Voilà la question que nous nous sommes posée à notre arrivée hier dans le paddock du circuit de Barcelone-Catalogne en prévision du Grand Prix d’Espagne.
L’écurie britannique a en effet annoncé le départ du designer en chef de la nouvelle monoplace, la FW41, dont les prestations en début de saison ont été catastrophiques, rien de moins, malgré le fait que Lance Stroll ait réussi tant que mal à accumuler ses premiers points en 2018 il y a deux semaines à Bakou.
« Nous confirmons qu’Ed Wood a quitté notre organisation, a fait savoir Williams dans un communiqué émis en début de journée. C’est une décision personnelle de sa part. »
Impossible de savoir quels sont les motifs qui l’ont poussé à quitter le bateau après seulement quatre courses cette année, quoique les performances des deux pilotes ont eu certainement une incidence sur son départ.
Wood, âgé de 50 ans, était un employé de Williams depuis une douzaine d’années. On lui doit de fructueuses réalisations, dont les FW36 et FW37, qui se sont classées au troisième rang du championnat des constructeurs en 2014 et 2015.
VOITURE MAL NÉE
Force est d’admettre que la FW41, elle, est une voiture mal née, moins rapide que sa devancière et dont les lacunes ont été décelées dès ses premiers tours de roues, ici même à Barcelone, à l’occasion des essais hivernaux en mars.
Williams occupe actuellement le dernier rang au classement des constructeurs.
Le nom du remplaçant de Wood n’est pas encore connu, bien que des rumeurs font état de la venue prochaine de Tim Goss, qui a quitté récemment l’écurie McLaren.
Son arrivée, très probable, l’inciterait sûrement à revoir plusieurs composants vulnérables du bolide. Wood a déjà travaillé avec Paddy Lowe, le directeur exécutif de Williams, quand ce dernier était aussi à l’emploi de McLaren.
En fin de semaine, l’équipe Williams, à l’instar des neuf autres écuries du plateau, proposera des « évolutions techniques », comme c’est toujours le cas à Barcelone à l’occasion du Grand Prix d’Espagne.
Mais certes, il en faudra beaucoup plus pour sortir du marasme. La saison risque d’être très longue.
Alors que les autres équipes progressent sur des bases solides, Williams, elle, a sans doute un sérieux travail de récupération à effectuer.
Même si l’escale espagnole n’est que la cinquième d’un calendrier qui en compte 21 cette année, elle représente une étape cruciale pour la suite des choses, un point tournant.
« ON VERRA »
Stroll n’avait pas le sourire facile quand il a affronté une poignée de journalistes hier à l’hospitalité de Williams. En fait, sa physionomie a soudainement changé quand l’auteur de ses lignes lui a parlé de Montréal, une destination prévue dans un mois, à sa grande satisfaction.
Mais avant de revenir à la maison, il lui faudra disputer les Grands Prix d’Espagne et de Monaco, deux tracés qui ne sont pas parmi ses préférés.
« Oui, on m’a dit que la voiture subirait quelques changements, a raconté le Montréalais de 19 ans, en entrevue au Journal de Montréal. Mais il faudra attendre de voir son comportement sur la piste avant de la juger. »
Stroll s’est fait très évasif dans ses commentaires sur la teneur de ces modifications ainsi que le départ de Wood.
« On verra demain [aujourd’hui] aprèsmidi quand on aura roulé suffisamment, a-t-il poursuivi. Pour l’instant, il est trop tôt pour évaluer mon degré d’optimisme. »
DOSE DE RENOUVEAU
Mais le pilote de 19 ans entreprend son parcours en fin de semaine avec… une prise contre lui. Il avoue en effet n’apprécier guère le tracé espagnol.
« Peut-être, prétend-il, parce qu’on y roule trop souvent pendant l’année et que ça devient répétitif. J’espère juste qu’on parviendra à être plus performant ce week-end.
« Il est temps de trouver les moyens pour s’améliorer. Peut-être que le changement au sein de notre structure [lire le départ de Wood] apportera le vent de renouveau dont nous avons besoin ?
« Je n’en sais rien pour l’instant. Moi, mon rôle, c’est de piloter. »