UN GROUPE D’EXTRÊME GAUCHE REVENDIQUE UNE ATTAQUE AUX INSECTES
La police enquête sur cet acte de vandalisme
La police de Montréal enquête sur ce qu’elle considère comme étant un rare geste haineux impliquant des insectes à survenir dans la métropole, soit une attaque aux criquets contre une firme d’ingénierie.
Une centaine de ces petites bestioles ont été introduites vers la fin du mois d’avril dans les locaux où venait d’emménager l’entreprise Elema, sur la rue Saint-Jacques, au centre-ville.
« On pensait que c’était des jeunes qui avaient fait ça, peut-être dans le cadre d’une initiation », explique son président et cofondateur, Dominic Miron.
L’incident aurait pu être traité comme une simple introduction par effraction, mais un groupe anonyme a revendiqué le geste samedi dernier sur un forum qui répertorie différents méfaits commis par des militants d’extrême gauche.
MAUVAISE CIBLE
« Nous avons arraché un mur de plywood d’un côté du bâtiment et avons laissé entrer les criquets dans leurs tout nouveaux locaux », a écrit le groupe anonyme, précisant qu’on visait plutôt la firme d’architecte Lemay, voisine des bureaux d’Elema.
Les « bandits aux criquets », qui s’en sont donc pris à la mauvaise cible, poursuivent leur message en ajoutant qu’ils voulaient ainsi punir la compagnie Lemay puisque celle-ci a obtenu le contrat d’architecture d’un nouveau centre de détention de migrants qui doit être construit à Laval d’ici 2020.
« On valide les faits pour voir qui pourrait avoir déposé ces insectes, si c’est une personne en particulier ou un groupe », indique l’inspectrice Caroline Cournoyer, du module des incidents et crimes haineux.
Une porte-parole de Lemay a confirmé au Journal qu’aucun insecte n’avait été retrouvé dans leurs locaux.
Selon M. Miron, les malfaiteurs auraient profité de travaux de rénovation du bâtiment pour dévisser une planche de contreplaqué et faire ainsi entrer les insectes.
« Ils n’ont pas touché aux écrans ni aux ordinateurs. Les dégâts auraient pu être vraiment pire », s’inquiète-t-il.
Les employés ont pu rapidement réintégrer leurs postes. Les activités de la firme n’ont pas été trop affectées.
Même si le groupe anonyme affirmait que les criquets « se multiplieront dans les murs [et que] leur bruit constant et leur prolifération rapide » seront « bien plus qu’une simple nuisance », une petite visite de l’exterminateur a suffi à s’en débarrasser, soupire M. Miron.
PAS LA PREMIÈRE FOIS
Ce n’est pas la première fois que des insectes sont utilisés dans un coup d’éclat. En 2012, lors des manifestations étudiantes au printemps, des vandales anonymes s’étaient inspirés des « 10 plaies d’Égypte » en libérant dans un pavillon de HEC Montréal des milliers de sauterelles vivantes. Un scénario semblable s’est produit en 2009, cette fois-ci à l’Université du Québec à Montréal.
Ce week-end, le poste frontalier de Saint-Bernardde-Lacolle a encore une fois été le théâtre d’affrontements verbaux entre des manifestants pro-immigration d’extrême gauche et des groupes identitaires opposés à ce qu’ils qualifient d’« immigration illégale ».