Est-on allé trop loin ?
Des experts croient que le choc de la commission Charbonneau a poussé l’encadrement trop loin, et signalent que les élus du Québec sont maintenant beaucoup plus contrôlés que ceux des autres provinces.
« On est allé à l’autre extrême pour se protéger, explique Donald Riendeau, directeur de l’Institut de la confiance dans les organisations. Si on interdit tout, ça vient briser la confiance. Les gens dans les entreprises ont maintenant tendance à se dire : “pensez-vous vraiment que je me fais acheter avec un club sandwich ?” »
« Depuis la commission Charbonneau, des élus me demandent s’ils peuvent aller au St-Hubert [avec des contacts]. Tu n’es pas achetable pour un poulet ! », ajoute l’éthicien René Villemure.
DES QUESTIONS
Selon lui, les élus doivent plutôt se demander s’ils deviennent redevables après avoir reçu le cadeau, et se méfier s’ils prennent un avantage personnel d’un avantage professionnel.
« Une loge où tu peux inviter 16 de tes amis, là, ça devient problématique », explique-t-il.
« Avant, les élus ne pensaient pas à ça. Maintenant, ils y pensent un peu trop. Et ceux qui se sont posé des questions, ce n’est pas ceux qui recevaient 450 bouteilles de vin », fait remarquer l’éthicien.
Alors que plusieurs accusés de corruption s’en sont sortis indemnes dans les derniers mois, Donald Riendeau craint qu’il n’y ait un ressac et que les élus ne respectent plus les encadrements, sachant qu’ils ne risquent pas de se faire blâmer.