Le Journal de Montreal

L’art de faire rougir une BMW

- GERMAIN GOYER

On dit souvent que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Eh bien, chez Hyundai – euh pardon, chez Genesis – on n’a pas snoozé longtemps avant de concevoir une berline compacte qui fera faire des cauchemars aux dirigeants de BMW.

Lorsqu’est venu le temps de concevoir cette troisième berline, la G70, on n’a pas lésiné sur les efforts. Au sein du catalogue, elle rejoint ainsi les rangs des plus imposantes G80 et G90.

PAS UNE HYUNDAI ENDIMANCHÉ­E

La marque Genesis est encore toute jeune et pourtant, elle a déjà un problème d’image. Fondée en 2015, elle reprend le nom d’une berline pseudo-luxueuse de Hyundai vendue dès 2009. À part de baptiser cette nouvelle marque « Pony », Hyundai aurait difficilem­ent pu choisir un nom qui unit aussi bien les deux marques. Tout ceci est ironique puisque Genesis tente à tout prix de se distancer de Hyundai...

Mais une bonne fois pour toutes, on va mettre quelque chose au clair. La Genesis G70 n’est pas une Hyundai endimanché­e. Ce n’est pas une Elantra ou une Sonata avec du chic similicuir.

PAREILLE, PAS PAREILLE

La G70 partage sa plateforme et bon nombre de ses composante­s avec celle dont on ne veut prononcer le nom chez Genesis, la Kia Stinger.

Bien que cette dernière propose une silhouette plus agressive, elle est un peu plus longue (141 mm), un peu plus large (19 mm) et surtout plus pesante (jusqu’à 213 kg). Comme l’exprimait si sagement Colin Chapman : « Light is right » (« Ce qui est léger est bien »). Un point pour la Genesis.

Le prix de départ de la G70 est de 42 000 $, ce qui est 4000 $ de moins que la Stinger GT. Mais la Stinger GT cache une carte dans sa manche : le V6 biturbo de série (365 chevaux et 376 livres-pied). Pour obtenir ce même moteur, c’est minimaleme­nt 52 000 $ qu’il faut débourser avec la G70.

Pour le moment, les cotes de consommati­on ne sont pas encore connues.

FUN, FUN, FUN

Bien qu’elle soit sortie 54 années avant, la chanson « Fun, Fun, Fun » des Beach Boys illustre à merveille l’esprit de la G70. Tout a été conçu pour faire plaisir au conducteur. Même si vous optez pour la version à quatre cylindres (252 chevaux et 260 livres-pied), il est possible de ressentir un haut niveau d’excitation, et ce, grâce à une combinaiso­n de deux éléments : la transmissi­on manuelle à six rapports et les roues motrices arrière. Avouez que le poil sur vos bras est déjà dressé. Bien qu’une poignée d’acheteurs seulement s’y intéresser­a, on apprécie l’effort de Genesis de tenter de charmer les puristes.

SUR LA PISTE

Après avoir pris le volant de la G70 sur les routes sinueuses des Laurentide­s, on a enfilé un casque et on s’est élancé sur l’enchanteur Circuit Mont-Tremblant.

Une fois le mode sport enclenché, on a tout de même senti les baquets se refermer sur le conducteur afin d’offrir un meilleur support latéral. Oh qu’on aime ça, les petites attentions comme ça. Dès les premiers tours, par contre, on a remarqué que l’arrière-train sautillait quelque peu en virage. En même temps, on peut bien lui pardonner car son mandat n’est pas de rivaliser avec une monoplace.

ET L’HABITACLE, LUI ?

L’intérieur de la G70 est chic. Là n’est pas la question. Similaire à celui de la Kia Stinger GT, on retrouve une panoplie de boutons qui sont les mêmes que dans cette dernière. Ça, ça fait moins rêver. Est-il aussi luxueux et somptueux que celui d’une allemande ? Malheureus­ement pas. Mais on a espoir que la nouvelle marque coréenne prendra du galon au cours des prochaines années.

LA PAIX D’ESPRIT

Chez Genesis, on s’est dit que tous les moyens sont bons pour se démarquer et

on est pleinement conscient des irritants provoqués par l’entretien coûteux et la fiabilité inégale des allemandes. On offre donc un entretien régulier gratuit qui s’étire sur cinq ans ou 100 000 kilomètres. Des histoires d’horreur et des factures d’entretien exorbitant­es chez les marques allemandes, on en a tous entendu. On propose même un service de ramassage à domicile pour l’entretien afin de faciliter la vie aux clients.

À L’ÉCOUTE DES CONSOMMATE­URS

Chez Genesis, on n’a pas imaginé cette berline dans le but de simplement réaliser un fantasme d’ingénieurs. On a plutôt conçu une auto qui répondait aux besoins des consommate­urs. À partir d’une étude de marché, Genesis peut se vanter d’offrir de série six items d’équipement que les propriétai­res de véhicules de luxe aimeraient avoir, mais qu’ils n’ont pas : démarrage à distance, avertissem­ent de changement de voie, système de freinage pré-collision, toit panoramiqu­e, pneu de secours et volant chauffant.

EN BREF

Les G80 et G90 visent un marché quelque peu niché. Pour le moment, il serait hâtif de parler d’un succès. Chose certaine, en attendant l’arrivée d’un véhicule utilitaire sport portant l’écusson Genesis, la G70 possède tous les éléments nécessaire­s pour bouffer tout rond des BMW Série 3, Mercedes-Benz Classe C et Lexus IS.

À une condition, toutefois. Que l’étiquette n’ait aucune importance pour vous.

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HYUNDAI GENESIS G70
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