Des dépliants qui expliquent comment entrer illégalement ici
AGENCE QMI | Des dépliants sont distribués dans les hôtels et les stations d’autobus de Plattsburgh, dans l’État de New York, pour informer les migrants sur la présentation d’une demande d’asile au Canada.
Des électeurs de la circonscription du député fédéral Louis Plamondon ont eu toute une surprise la fin de semaine dernière dans leur chambre de Plattsburgh. Il y avait une feuille qui indiquait une démarche à suivre pour entrer illégalement au Canada.
« On leur dit comment rentrer de façon illégale. “Irregular”. Et on dit : “Vous pouvez aussi rentrer de façon régulière, mais c’est très dangereux” », a expliqué le député de Bécancour — Nicolet — Saurel.
RANG ROXHAM
Le guide indique qu’en prenant un taxi jusqu’au rang Roxham, point d’entrée irrégulier à Saint-Bernardde-Lacolle, les migrants pourront présenter une demande d’asile au Canada.
Le document mentionne que la demande ne peut se faire au poste frontalier, que les migrants devront faire demi-tour pour demander l’asile aux États-Unis, où ils seront arrêtés, emprisonnés et déportés.
Une foule d’informations sont véhiculées comme le prix de la course en taxi — qui ne doit pas dépasser 77,50 $ US —, et les numéros d’organismes d’aide ainsi que d’avocats montréalais.
C’est l’organisme communautaire américain Plattsburgh Cares qui a élaboré le dépliant dans l’espoir d’aider les migrants et les personnes dont le statut est menacé aux États-Unis.
RÉPLIQUE DU CANADA ?
M. Plamondon croit que le gouvernement canadien doit rapidement agir.
« Le ministre [de l’Immigration Ahmed Hussen] part et va en voyage au Nigéria, partout. Il n’a qu’à [faire] deux heures de route et aller à Plattsburgh pour pouvoir informer les gens. Il faut immédiatement que le Canada imprime un dépliant à son tour », a dit le député du Groupe parlementaire québécois.
Au bureau du ministre Hussen, on explique que les efforts se poursuivent pour stopper la migration irrégulière et que les méthodes de communication sont constamment réévaluées.
Seul un petit pourcentage de demandes d’asile est accepté : 9 % dans le cas des Haïtiens et 30 % pour les Nigérians.