Le Journal de Montreal

Philippe Couillard refuse de se mêler de la Formule électrique

Le premier ministre s’en remet à la mairesse de Montréal et à l’UPAC

- MARC-ANDRÉ GAGNON

QUÉBEC | Le gouverneme­nt Couillard refuse de se mêler des suites à donner au rapport dévastateu­r produit par le Bureau de l’inspecteur général sur le fiasco de la Formule E à Montréal.

« C’est du ressort de l’administra­tion municipale. L’UPAC [Unité permanente anticorrup­tion] enquête sur ce qu’elle veut. On n’a pas à lui dire ce sur quoi elle doit enquêter », a signalé le premier ministre Philippe Couillard, hier, en marge d’une rencontre de la Table Québec-Municipali­tés, à quelques pas de l’Assemblée nationale.

L’inspecteur général du Bureau de l’inspecteur général, Denis Gallant, a déposé un rapport lundi qui conclut que l’administra­tion Coderre a contourné les règles malgré les avertissem­ents de ses avocats pour favoriser le promoteur evenko, une filiale du groupe CH, pour organiser cet événement qui a été un fiasco financier.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, n’a écarté aucune option.

« On est avec les avocats de la Ville de Montréal, le contentieu­x, pour voir qu’estce qui peut être fait, qu’est-ce qui doit être fait, a dit Mme Plante, mais on n’élimine aucune possibilit­é, parce que dans ce cas-ci, on considère que le fait qu’un élu ait décidé de contourner des lois pour en arriver à ses fins, c’est tout à fait préjudicia­ble. »

Le ministre des Affaires municipale­s, Martin Coiteux, a quant à lui fait valoir la « prudence » dont son gouverneme­nt a fait preuve en appuyant l’événement. Sur une première subvention de 500000 $, provenant du Fonds d’initiative au rayonnemen­t de la métropole, une part de 100000 $ n’a finalement jamais été versée.

ALEXANDRE TAILLEFER

Quant au million de dollars additionne­ls, il s’agit de crédits qui, « de toute façon », auraient été versés à la Ville de Montréal pour d’autres projets, a expliqué M. Coiteux.

« Au net, ce qu’on a versé c’est 400 000 $ alors qu’on nous demandait 12 M$, a-t-il répété, alors n’exagérons pas la contributi­on financière du gouverneme­nt du Québec. »

Lors de la période des questions au Salon bleu, le député caquiste Mario Laframbois­e en a profité pour rappeler que le président d’honneur de la course de Formule E à Montréal était nul autre qu’Alexandre Taillefer, à qui M. Couillard a récemment confié la présidence de la campagne électorale libérale.

AUCUNE RÉPONSE

« Le ministre des Affaires municipale­s peut-il nous dire lequel de ses amis l’a appelé pour obtenir la fameuse subvention ? Denis Coderre, alors maire de Montréal ou Alexandre Taillefer, le président d’honneur de l’événement », a insisté le porte-parole caquiste en matière d’affaires municipale­s, avant que M. Coiteux ne répète ses lignes prononcées plus tôt devant les journalist­es.

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