Un docteur a couché avec une patiente sur sa table d’examen
Le médecin de Coaticook avait déjà été radié pour avoir préféré dormir
Un médecin de Coaticook déjà radié six mois parce qu’il avait préféré dormir plutôt que de soigner un malade s’expose à une nouvelle sanction, car il a admis hier avoir couché avec une patiente.
« Il m’a dit : “j’ai le goût de toi” ». C’était un choc [...] Dans ma tête ça ne pouvait pas arriver, j’avais une confiance aveugle et c’était un endroit où il n’y avait aucun danger », a témoigné la patiente du Dr Steven Monette devant le Conseil de discipline du Collège des médecins.
La femme, dont l’identité est protégée, a affirmé qu’elle venait alors de se déshabiller pour subir un examen manuel des seins et un examen gynécologique, en mars 2014.
Elle a dit être restée figée et n’avoir jamais consenti à la relation sexuelle non protégée complète sur la table d’examen qui a suivi l’aveu de son médecin de famille.
Le Dr Monette s’est reconnu coupable d’inconduite sexuelle devant son ordre professionnel pour cette relation, ainsi que pour des échanges de textos à caractère sexuel explicites pendant deux ans après les gestes.
« UNE AVENTURE DES SENS »
Dans une lettre envoyée à sa patiente et lue en partie par la syndic adjointe du Collège des médecins, la Dre Suzanne Mailly, le médecin raconte avoir vécu avec elle « une aventure des sens » qu’il n’oubliera jamais, mais se dit « désolé pour le mal qu’il lui a fait ».
Pendant son témoignage, le Dr Monette a reconnu avoir été celui qui a initié la relation sexuelle en confiant à sa patiente l’attirance physique qu’il ressentait. Par contre, il assure que tout était consensuel avec des initiatives de part et d’autre.
Mais de son côté, la patiente a confié s’être sentie « démunie » après les gestes, puisque le Dr Monette était aussi le médecin de nombreux membres de sa famille.
Elle a dit avoir voulu lui faire confiance et essayer que « ça revienne comme avant ». C’est pourquoi il est resté son médecin pendant deux ans, avant qu’elle ne porte plainte.
DÉJÀ RADIÉ
C’était la deuxième fois que le Dr Monette devait répondre de ses actes devant le Conseil de discipline. En 2016, il avait été radié six mois pour avoir refusé d’aller au chevet d’un patient parce qu’il préférait dormir, alors qu’il était médecin de garde à l’urgence.
Cette fois, il s’expose à une possible radiation de cinq ans. Son avocate a toutefois plaidé pour une radiation de neuf à 18 mois.
Devant le Conseil, le Dr Monette a dit espérer pouvoir retourner pratiquer la médecine après sa sanction. Il a expliqué consulter des professionnels dans son « combat entre l’homme bon que [il est] convaincu d’être […] et le narcissique en [lui] qui fait passer ses intérêts avant ».
Pour l’instant, la Clinique médicale de Coaticook où il pratiquait a pris la décision de mettre immédiatement fin à ses liens avec le Dr Monette, de manière permanente. Le Conseil de discipline rendra sa décision sur la sanction imposée au professionnel d’ici trois mois.
« PAS DANS ARRIVER, MA TÊTE J’AVAIS ÇA NE UNE POUVAIT CONFIANCE AVEUGLE ET C’ÉTAIT UN ENDROIT OÙ IL N’Y AVAIT AUCUN DANGER » – La victime