Un adolescent de 15 ans tué « par orgueil et impatience »
Les jeunes impliqués étaient sans histoire, dit la Couronne
Un adolescent qui a mortellement poignardé un garçon de 15 ans lors d’une fête à L’Île-des-Soeurs a agi par orgueil et par impatience, a relaté la Couronne à l’ouverture du procès de l’accusé, hier.
« C’est une histoire d’adolescents sans histoire, il n’y a pas de drogue, pas d’alcool, pas de règlement de compte ni de gang de rue; ce sont des adolescents qui se sont laissés emporter par l’orgueil, l’agressivité et l’impatience », a expliqué la procureure Anne-Claire Perron hier, à la Chambre de la jeunesse, à Montréal.
D’entrée de jeu, l’accusé, qui avait 16 ans lors du drame, a avoué qu’il avait poignardé au thorax un jeune de 15 ans le 28 octobre 2016, à la suite d’une fête dans un centre communautaire de L’Îledes-Soeurs. L’accusé n’avait jamais eu de conflit avec la victime.
L’accusé, dont l’identité est protégée par la cour puisqu’il était mineur au moment des faits, a toutefois plaidé non coupable au chef d’accusation de meurtre au deuxième degré qui pèse sur lui. À ce stade du procès, il n’a pas à dévoiler sa défense, s’il décide d’en présenter une.
DISPUTE LORS D’UNE FÊTE
Le drame s’est déroulé après une fête entre adolescents au centre communautaire Elgar. L’accusé est arrivé avec des amis et la petite amie de la victime. Selon la poursuite, cette dernière avait prévenu qu’elle ne voulait voir personne se battre ou poignarder quiconque.
Pour une raison qui n’a pas été expliquée, un jeune aurait également remis à l’accusé un couteau pliable, qui a servi à poignarder la victime.
Une fois sur place, un jeune aurait demandé à quelqu’un de partir, puisqu’il y avait trop de monde à la fête. Une dispute aurait alors éclaté et, pour une raison qui n’a pas été expliquée, l’accusé aurait donné un coup de tête à la copine de la victime.
« Toi, tu ne touches plus à la fille », aurait dit un ami de cette dernière en allant à la rencontre de l’accusé.
À un moment durant la fête, l’accusé a décidé de partir. Mais une dizaine de jeunes ont suivi l’accusé pour l’affronter, selon le récit de la poursuite.
DONNÉ PAR UN AMI
Plutôt que de fuir en courant comme l’un de ses amis, l’accusé est d’abord resté sur place. Il était alors armé d’un couteau que lui avait donné un ami. Un des jeunes a alors frappé l’accusé, qui a ensuite pris la décision de fuir. Mais la victime l’a suivi.
« Un moment, l’accusé s’arrête, il se retourne et poignarde d’un seul coup au thorax la victime, qui tombe au sol », a expliqué la Couronne.
Les jeunes qui accompagnaient la victime ont tenté de lui venir en aide, mais il était trop tard.
« L’accusé a fait le mauvais choix de prendre le couteau et de l’utiliser », a déploré la poursuite.
Assis dans le box, à droite des jurés, le jeune accusé a tout écouté attentivement, sans rien dire.