Le Vérificateur lance un cri du coeur
OTTAWA | Le fédéral se trouve à un « moment critique » où il doit se « ressaisir » s’il veut éviter d’autres « échecs incompréhensibles » comme les dossiers du système de paie Phénix, du nouveau pont Champlain et de certains programmes visant à améliorer la vie des Autochtones.
La coupe est pleine pour le chien de garde des contribuables, Michael Ferguson, qui a déposé hier ses rapports printaniers, tous plus dévastateurs les uns que les autres.
En poste depuis 2011, M. Ferguson appelle le gouvernement d’Ottawa à se remettre profondément en question.
« Le gouvernement doit se demander dans quelle mesure sa culture l’empêche de produire des résultats véritablement axés sur les citoyens », a-t-il déclaré.
Les partis politiques sont selon lui en grande partie responsables de ce problème de culture qui entraîne des « échecs incompréhensibles ».
Pour M. Ferguson, les élus – tous partis confondus – se préoccupent davantage du « message », de « l’image » et de livrer ses promesses à temps « pour les prochaines élections ».
PEUR ET INTIMIDATION
« Il ressort de cette dynamique une fonction publique docile qui craint les erreurs et les risques » et qui évite d’exprimer les « vérités difficiles » aux politiciens.
Le gouvernement Trudeau ne s’est pas gêné pour mettre sur le dos des conservateurs ces problèmes organisationnels.
Le secrétaire du Conseil du Trésor, Scott Brison, soutient que le gouvernement Harper a instauré dans la fonction publique une « culture de peur et d’intimidation » qui met du temps à s’estomper.
La vice-présidente nationale du plus important syndicat de fonctionnaires fédéraux, Magali Picard, dit se souvenir de « l’attitude de dictateur » de l’ancien dirigeant conservateur envers ses fonctionnaires.
Elle soutient toutefois que les libéraux n’ont pas de leçon à donner, puisqu’ils ont eux aussi forcé les fonctionnaires à prendre des décisions précipitées à leur arrivée au pouvoir, dont le système de paie Phénix.