Le Journal de Montreal

Nouvelle cigarette pour séduire les jeunes

La JUUL a déjà fait de nombreux accros aux États-Unis

- FRANCIS PILON

L’arrivée sur le marché canadien d’une nouvelle vapoteuse aux allures d’une clé USB, qui a séduit une foule de jeunes devenus accros à la nicotine aux États-Unis, inquiète les spécialist­es d’ici.

Avec ses saveurs allant de la mangue à la crème brûlée, un design qui ressemble à une clé USB, la e-cigarette de JUUL a tout pour séduire les adolescent­s, selon Claire Harvey, porte-parole du Conseil québécois sur le tabac et la santé.

« La situation à laquelle on assiste, particuliè­rement en regardant les États-Unis, est très inquiétant­e. Le marketing de JUUL se fait via Instagram et Snapchat où se trouvent les jeunes. Il y a même des ados qui font la promotion de la marque en Amérique », a commenté Mme Harvey.

« L’autre problème, c’est que la ecigarette JUUL ne ressemble pas à une vapoteuse ou à une cigarette traditionn­elle. L’enfant peut donc la cacher facilement du parent. Si le phénomène se reproduit au Canada, on risque de créer une nouvelle génération accro à la nicotine », a-t-elle ajouté.

VENTE LÉGALE

La Food and Drug Administra­tion (FDA) des États-Unis a d’ailleurs annoncé le mois dernier vouloir s’attaquer à la JUUL, dans l’espoir de diminuer le nombre de jeunes qui utilisent ces produits, rapportait le Time Magazine.

Depuis le 23 mai dernier, il est légal de vendre des produits de vapotage, comme la e-cigarette JUUL au Canada, puisque le projet de Loi S-5 visant à réviser les lois sur le tabac a obtenu la sanction royale.

Le journal 24 Heures a trouvé une dizaine de petites annonces sur internet de vapoteuses de la marque JUUL à vendre sur l’île de Montréal. Aucun des vendeurs en ligne n’exigeait que l’acheteur soit âgé de 18 ans.

« En vertu de la Loi sur le tabac et les produits de vapotage (LTPV), il est interdit d’expédier ou de livrer des produits de vapotage à une personne de moins de 18 ans », a indiqué le porte-parole de Santé Canada, André Gagnon.

PLUS RISQUÉ

Selon André Gervais, médecin-conseil à la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, la JUUL est une des cigarettes électroniq­ues les plus risquées sur le marché.

« La JUUL a un contenu de nicotine deux fois plus élevé que la cigarette électroniq­ue la plus vendue aux États-Unis », a souligné M. Gervais.

Le médecin-conseil mentionne aussi qu’il s’inquiète pour les jeunes qui risquent de fumer cette cigarette au Canada, puisque la nicotine a des effets néfastes sur le développem­ent de leur cerveau.

Selon le San Francisco Chronicle, la compagnie JUUL a vu ses ventes augmenter de 700 % en 2017 et contrôle maintenant la moitié du marché des vapoteuses aux États-Unis.

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PHOTOS MARTIN CHEVALIER La cigarette électroniq­ue JUUL ressemble à une clé USB et sa pile se recharge à partir d’un ordinateur.

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