Vers un registre pour suivre les recommandations émises par le coroner
QUÉBEC | Le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux entend « sensibiliser l’ensemble des organismes et ministères » sur l’importance d’accorder un suivi serré aux recommandations émises par les coroners, en les encourageant notamment à tenir un registre à cet effet.
Plus de la moitié des propositions formulées par les coroners à des centaines d’organisations publiques et privées ont été ignorées depuis 2012, a révélé une enquête inédite du Journal, dévoilée au cours des derniers jours.
« Ça va changer », a assuré hier en entrevue le ministre de la Sécurité publique, dont relève le Bureau du coroner. « Est-ce que c’est parfait ? La réponse, c’est non. Est-ce qu’on peut aller plus loin? La réponse, c’est oui. Est-ce qu’on a l’intention de poser des gestes pour aller plus loin ? Absolument », plaide-t-il.
Reconnaissant qu’aucun outil ne permet actuellement de constater ce qu’il advient des recommandations dans son ministère, Martin Coiteux entend créer un « registre » à cet effet. « Ça, on va le mettre en place », dit-il.
Il invite les autres entités de l’État à faire de même. « On va s’assurer que l’ensemble des ministères et des organismes mettent davantage l’accent sur ces questions-là. C’est fort important. Ce n’est pas juste de suivre des recommandations, c’est de s’assurer qu’on ait effectivement un suivi serré de tout ça », explique-t-il.
TROP PEU, TROP TARD
Pour le PQ, le gouvernement agit trop tard. « L’aveu du gouvernement libéral, c’est : “On ne suivait pas. Maintenant, peutêtre qu’on va suivre”. C’est trop tard ! Vous partez le 1er octobre ! Nous, on va suivre », a pesté le chef péquiste Jean-François Lisée.
Pour la CAQ, il importe de « revaloriser » la profession de coroners. La manière d’y parvenir reste à déterminer. « Il faut avoir une réflexion », a commenté samedi dernier Geneviève Guilbault, qui a travaillé durant près d’une décennie pour cette organisation. « Ça fait 15 ans qu’aucun gouvernement ne s’est intéressé au Bureau du coroner », déplore-t-elle.