La Banque de l’infrastructure, in English only
Installée à Toronto plutôt qu’à Montréal par le gouvernement Trudeau, la nouvelle Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) contrevient à la loi en n’offrant des services qu’en anglais, a appris Le Journal.
Appelez à la nouvelle institution fédérale, ouverte depuis décembre dans la Ville Reine, et on vous répondra en anglais seulement.
Qu’il s’agisse de questions du public, de demandes d’accès à l’information ou d’entrevues, la BIC fait affaire in English only. Et ce, même si elle affirme que 40 % de son personnel est bilingue.
« Il n’y a personne qui parle en français en ce moment. Pouvez-vous nous envoyer un courriel ? », répond la réceptionniste, en poste depuis cinq mois. En février, pourtant, elle avait indiqué qu’un employé bilingue était sur le point d’être embauché.
SORRY, I DON’T SPEAK FRENCH
« My apologies for replying in English », réplique-t-on systématiquement aux journalistes francophones qui communiquent avec l’institution, assujettie à la Loi sur les langues officielles.
Il y a un an, Ottawa a décidé d’installer sa nouvelle banque à Toronto, et non à Montréal comme le lui demandaient Québec et la communauté d’affaires de la province.
L’institution devrait compter près de 200 employés et va permettre de financer différents projets d’infrastructures à l’échelle du pays. Elle est dotée d’un budget de départ de 35 milliards $. Ottawa souhaite attirer jusqu’à 5 $ de capital privé pour chaque dollar investi par le fédéral.
MEA CULPA
En entrevue, le nouveau PDG de l’organisation en poste depuis la semaine dernière, fait son mea culpa. « Ce n’est pas une capacité qu’on a développée depuis l’ouverture. [Mais] on ne peut s’attendre à ce que tout l’appareil soit en place », a affirmé Pierre Lavallée. « On va y remédier, il n’y a pas de doute. J’ai grandi à Drummondville et en Outaouais, mes filles ont été éduquées en français en Ontario. C’est important pour moi. »