Une réserve privée accessible
On retrouve du côté de l’Outaouais un site fort connu qui fut longtemps réservé à une clientèle élitiste et bien nantie.
Plusieurs d’entre vous ont certainement déjà entendu parler, à une certaine époque, de la Seigneurie de Montebello. Comme son nom l’indiquait, il s’agissait d’un site pour les nobles où on retrouvait des poissons et des chevreuils en abondance.
En 1674, la reine d’Angleterre donne à monseigneur de Laval cet immense territoire. À sa mort, le site fut cédé au Séminaire de Québec. Par la suite, Louis-Joseph Papineau l’obtint en 1801, en échange de services professionnels. Peu de gens savent et réalisent que le club-house de la seigneurie (aujourd’hui le château Montebello) a été construit pour sa clientèle de chasseurs et de pêcheurs. Il a fallu attendre jusqu’en 1974 pour que l’accès soit moins restrictif. Au fil du temps, l’endroit a changé de propriétaires et d’appellation à quelques reprises. Depuis 2013, il porte le nom de Kenauk Nature.
ENRICHIR LES LACS
Cet immense domaine de 265 km² s’étend sur un quadrilatère allant de Pointe-au-Chêne, à Montebello, à Namur et Boileau. On y dénombre 24 plans d’eau poissonneux.
De 1930 à 2008, il y avait une pisciculture sur place qui produisait tous les poissons destinés à l’ensemencement sur le site. Il y a une décennie, les dirigeants ont dû cesser les opérations à cause des rejets. Toutefois, lorsque les nouveaux propriétaires ont acquis l’emplacement en 2015, ils ont investi et modernisé les installations afin de répondre aux normes environnementales.
Depuis la réouverture, les techniciens incubent annuellement environ 400 000 oeufs, ce qui leur permet d’élever près de 100 000 truites et ombles de fontaine qui seront ensemencés dans 17 des 24 plans d’eau de Kenauk.
PARLONS PÊCHE
L’espèce vedette, en début de saison, est la truite arc-en-ciel. On la retrouve dans 10 nappes d’eau. La taille moyenne des spécimens varie de 30 à 35 cm. Olivier Maurais, le responsable de la conservation et de l’exploitation faunique, me confiait qu’il n’est pas rare de franchir le cap du kilo à l’occasion. Selon ses propos, la pêche à la mouche avec des Woolly Bugger, des Muddler Minnow et des Mickey Finn fonctionne à merveille, tout comme les cuillères métalliques accompagnées d’un bas de ligne et d’un ver de terre.
Dès la mi-juin, c’est l’achigan à grande bouche qui devient l’espèce la plus prisée. On la retrouve dans le plus grand lac de la réserve, le Papineau ainsi qu’au Poisson Blanc et au Mahoney. Bien que la taille moyenne des batailleurs soit de 1 à 1,4 kilo, notez que chaque semaine, des palettes de près de deux kilos y sont déjouées par d’astucieux manieurs de canne. La pêche avec des tubes, des montages Wacky et des leurres de surface génère de bons résultats.
Des mouchetées ensemencées de 28 à 33 cm sont déposés en grand nombre dans huit plans d’eau. Et pour rehausser le plaisir de la clientèle, les techniciens ajoutent à l’occasion des ogresses de 900 grammes, voire même de 1200.
La truite grise, l’achigan à petite bouche, le brochet et la perchaude sont également au menu.
UNICITÉS
L’équipe de Kenauk se fait un point d’honneur d’axer ses efforts sur la conservation. Elle a donc fixé la limite de prises à cinq arcs-en-ciel et à cinq mouchetées par détenteur de permis.
Il y a aussi deux lacs réservés à la pêche à la mouche, le Twins et le Surprise. La remise à l’eau y est obligatoire. Il y a même une école sur place pour les moucheurs, avec deux guides certifiés, pour ceux qui souhaitent s’améliorer ou apprendre les rudiments. La graciation est également à l’honneur au lac Poisson Blanc, au Mahoney, au Fabre, ainsi que dans la rivière Kinonge.
Pour les amateurs de pêche tardive, retenez qu’il est même possible d’y taquiner les diverses espèces jusqu’à la fin de novembre.
Pour en savoir plus sur cet endroit qui propose 16 chalets pouvant accueillir de 2 à 20 personnes, composez le 800 567-6845 ou visitez le site kenauk.com.