Aucune sanction contre Wilson
Sa mise en échec aux dépens de Jonathan Marchessault ne lui vaudra pas une suspension
LAS VEGAS | Tom Wilson n’aura pas à subir de sanctions supplémentaires pour la mise en échec qu’il a servie à Jonathan Marchessault en fin de match, lundi.
En milieu de matinée, heure de Vegas, la LNH a fait savoir que l’attaquant des Capitals de Washington ne serait pas appelé en audience pour expliquer son geste. Une décision qui, bien qu’elle en ait fait sursauter quelques-uns, s’explique facilement.
Oui, le coup d’épaule a été distribué dans l’angle mort du Québécois. Toutefois, rien dans le livre des règlements n’interdit ce type de mise en échec... pourvu que la tête ne soit pas visée.
Or, le contact a été initié au niveau de l’épaule et jamais la tête de Marchessault n’a été touchée.
« J’ai revisionné la séquence et j’en viens à la même conclusion qu’hier [lundi]. C’était une bonne mise en échec, distribuée dans les règles », a déclaré Wilson au terme de l’entraînement des Capitals.
Au grand dam de plusieurs, l’attaquant des Capitals a raison.
0,6 SECONDE
Évidemment, la mise en échec est survenue quelques fractions de seconde après que Marchessault eut complété sa passe vers Reilly Smith. C’est la raison pour laquelle les officiels ont envoyé Wilson au cachot pendant deux minutes pour obstruction.
Or, encore une fois, une mise en échec distribuée tardivement n’est pas passible d’une suspension. De plus, la LNH a chronométré le délai entre la passe et la mise en échec à 0,6 seconde. Une mise en échec est considérée comme tardive à 0,7 seconde.
Le règlement 56.1 du livre des règlements de la LNH décrit l’action posée par Wilson comme étant un « pick ». En voici la description.
Un « pick » est l’action de mettre en échec un joueur qui n’est pas en possession de la rondelle et qui ne s’attend pas à se faire frapper […] Un joueur commet un « pick » lorsqu’il s’amène dans la trajectoire d’un adversaire et le sort du jeu. Lorsque ce geste survient, une pénalité pour obstruction doit être décernée.
Exactement ce qui s’est passé lundi.
DANS L’AIR DU TEMPS
À 6 pieds, 4 pouces et 218 livres, Tom Wilson frappe dur et il adore donner des coups d’épaules sévères. Cependant, sévère ne veut pas toujours dire vicieux...
« Je ne comprends pas pourquoi ça a suscité autant d’attention médiatique. C’est sans doute en raison de l’ère dans laquelle nous vivons », a lancé l’athlète de 24 ans.
Effectivement, c’est dans l’air du temps de s’insurger contre la moindre mise en échec spectaculaire. Bien sûr, les coups à la tête sont à proscrire, mais le hockey demeure un sport physique.
« Il y a deux ans, ou même l’an passé, personne n’aurait fait une histoire avec ça. Je comprends qu’on parle beaucoup des commotions cérébrales et que ça crée une sorte de pression sociale, mais dans ce cas-ci, la tête n’a jamais été touchée. D’aucune façon ! » a-t-il insisté.
« COMME UN CAMION »
Appelé à se prononcer sur le style de son fougueux attaquant, Barry Trotz a tenu à souligner que celui-ci avait peaufiné son style au fil des ans.
« Comme le hockey, Tom a changé. Je me souviens qu’à ma première saison ici, il était un joueur de quatrième trio. Michael Latta et lui couraient partout sur la patinoire. Ils ne savaient pas quand arrêter », a indiqué l’entraîneur, arrivé à la barre des Capitals en 2014.
« Aujourd’hui, ce qui fait que c’est un joueur unique, c’est qu’il joue sur un premier trio tout en étant l’un des joueurs les plus physiques de la LNH. Il y a des joueurs qui frappent souvent. Ils te frappent et tu dis simplement : “Ah ! Je viens de me faire frapper.” Lui, il frappe comme un camion. »
Voilà pourquoi ses mises en échec retiennent autant l’attention.