Le Journal de Montreal

Deux fois plus d’offres sexuelles

Pour le Grand Prix et le G7, 824 nouvelles annonces ont été mises en ligne sur le web depuis samedi dernier

- MARIE-ÈVE DUMONT

Le nombre d’offres pour des services sexuels aurait presque doublé depuis le mois de mai pour Montréal et Québec, où se dérouleron­t le Grand Prix de Formule 1 et le Sommet du G7 ce week-end, selon les données d’un nouvel outil visant à les répertorie­r.

Un logiciel à la fine pointe de la technologi­e pour répertorie­r toutes les annonces de services sexuels sur le web telles que des demandes pour des salons de massage ou encore des escortes, a été développé par l’ancien policier et président de Vigiteck Paul Laurier et ses partenaire­s.

En vue du Grand Prix, un événement souvent associé à l’exploitati­on sexuelle, et du G7, l’outil a détecté une forte hausse en services sexuels sur internet.

« Il y a environ 8000 points d’entrée [numéro de téléphone, courriel, affichage] qui servent au proxénétis­me au Québec. On s’aperçoit qu’il y a des proxénètes ou des filles qui viennent des États-Unis, de l’Ontario et du reste du Canada et l’offre est vraiment agrandie », soutient Paul Laurier.

Ce dernier a noté que depuis samedi dernier, il y a eu 824 nouvelles offres pour des services sexuels à l’approche du Grand Prix du Canada (voir graphiques ci-contre).

PLUS D’OFFRES

« S’il y a plus d’offres, c’est qu’il y a une demande. Si on se met à penser à tout l’argent qui se fait avec ça, ça donne le vertige », confie M. Laurier.

Environ 55 % des annonces répertorié­es concernent la métropole, Laval et la Rive-Sud. La région de Québec est également surreprése­ntée.

« Ce qu’on comprend, c’est qu’avec 9 % de la population, elle regroupe 16 % de l’offre sexuelle. J’attribue ça probableme­nt au G7 », mentionne M. Laurier.

Il note que depuis la fermeture par les autorités américaine­s du site internet Backpage, considéré comme une page de petites annonces pour de la prostituti­on et du trafic humain, les offres se retrouvent un peu partout sur les réseaux sociaux.

On parle de Facebook, Twitter, Google + ou des sites de petites annonces comme Kijiji.

« Ce qui est inquiétant, c’est les jeunes filles. On est en train de développer un outil pour pointer vraiment les gens qui sont consommate­urs de jeunes filles et qui offrent des jeunes filles », insiste M. Laurier.

QUESTIONNE­MENTS

La Concertati­on des luttes contre l’exploitati­on sexuelle (CLES) estime que ces données corroboren­t ce qu’elle dénonce depuis de nombreuses années.

« Nous ne sommes pas du tout étonnées, ça confirme ce que les femmes nous disent depuis très longtemps. On a des témoignage­s à ce sujet qui sont constants », souligne Jennie-Laure Sully, de la CLES.

Mme Sully espère que cet outil amènera les gens à se questionne­r davantage sur le tourisme sexuel, sur le comporteme­nt des hommes, tant de ceux qui viennent de l’étranger que ceux d’ici, qui viennent chercher des services sexuels.

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PAUL LAURIER Ex-policier
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