Le Journal de Montreal

3,8 G$ pour l’éducation des filles

Le gouverneme­nt Trudeau a obtenu un engagement du Royaume-Uni, de l’Allemagne et du Japon

- PATRICK BELLEROSE

LA MALBAIE | Les organisati­ons non gouverneme­ntales réclamaien­t 1,3 milliard $, mais c’est finalement 3,8 milliards $ que le gouverneme­nt Trudeau a obtenus pour aider les jeunes filles en zone de guerre à avoir accès à l’école, en marge du Sommet du G7.

Le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Japon, l’Union européenne et la Banque mondiale ont accepté de débloquer des fonds sur des périodes allant jusqu’à cinq ans, a annoncé la ministre du Développem­ent internatio­nale, Marie-Claude Bibeau, hier.

La ministre a d’ailleurs versé quelques larmes en dévoilant le montant qui a requis des négociatio­ns jusqu’à la dernière minute avant l’annonce.

Pour sa part, le Canada investira 400 M$, tandis que les États-Unis, la France et l’Italie ont refusé de contribuer.

BONO ET MALALA

Les sommes permettron­t d’aider environ 8,6 millions de jeunes filles à avoir accès à une éducation, estime Unicef Canada. « On parle de salles de classe, on parle de professeur­s qui ont les compétence­s pour enseigner, mais il faut aussi s’assurer que les filles puissent se rendre en classe », souligne la ministre Bibeau. Ainsi, les investisse­ments serviront également à lutter contre les mariages forcés des jeunes filles et les violences sexuelles, entre autres.

Autant le chanteur de U2 Bono, par l’entremise de sa fondation One, que la militante pakistanai­se Malala Yousafzai ont salué l’initiative du Canada.

L’annonce a été précédée par une autre conférence de presse où les institutio­ns de financemen­t du développem­ent, dont FinDev Canada, se sont engagées à investir 3 G$ d’ici 2020 dans des initiative­s commercial­es qui profiteron­t aux femmes.

UN SOMMET « FÉMINISTE »

Le premier ministre Justin Trudeau, hôte du Sommet cette année, a fait de l’égalité des sexes et de « l’autonomisa­tion » des femmes un thème transversa­l des discussion­s.

D’ailleurs, la journée des dirigeants a débuté hier avec un déjeuner sur le thème de l’égalité homme-femme. Les sept leaders étaient réunis autour de la table, bien que le président américain Donald Trump soit arrivé avec un peu de retard, causant un malaise chez ses homologues.

« Il est arrivé pendant que les médias étaient encore dans la salle, il a assisté à 100 % de la rencontre à huis clos, fait toutefois valoir Isabelle Hudon, coprésiden­te du Conseil consultati­f sur l’égalité des sexes qui organisait la rencontre. […] Il a été tout aussi intéressé que les autres leaders, à sa façon. »

Celle qui est également ambassadri­ce du Canada en France affirme que c’est notamment grâce au mouvement #MoiAussi, qui a secoué la planète dans la dernière année, que le thème de l’égalité des sexes a été abordé au cours du sommet. « Le mouvement #MeToo, dit-elle, a aidé à ce qu’on soit à la table [hier] matin, dit MmeHudon. Que tous ces silences soient brisés, que la voix des femmes soit entendue, ça ajoute au momentum et à ce que l’égalité, sous tous ses angles, soit discutée en très haut lieu. »

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