La grève des CPE risque de se poursuivre
Les parents des 3000 enfants touchés par le conflit de travail dans les CPE de Montréal et Laval risquent de devoir prendre leur mal en patience pour quelques jours encore. Le syndicat et la partie patronale seront de retour à la table des négociations ce matin à Québec afin de s’entendre pour mettre fin à la grève dans 57 CPE, mais les parents sont quand même invités à prévoir un plan B pour les prochains jours.
« Les négociations avancent, mais il faudrait vraiment qu’on ait une journée éminemment productive pour que ça se termine avant lundi », prévient Nathalie Fontaine, vice-présidente à la négociation du Syndicat des travailleuses en CPE de Montréal et Laval, affilié à la CSN, consciente que la situation prend plusieurs parents au dépourvu.
« Il y en a qui peuvent compter sur les grands-parents, mais pas nous. J’ai dû commencer à travailler à 4 h du matin pour être sûre de faire toutes mes heures et garder mes enfants en après-midi », confie une mère, qui préfère garder l’anonymat.
DES PARENTS APPUIENT
Mme Fontaine soutient que la majorité d’entre eux appuient leurs revendications.
La question salariale réglée, c’est le temps de travail qui est au coeur du litige depuis que la convention collective des 1500 éducatrices est arrivée à terme en 2015.
L’Association patronale nationale des CPE (APNCPE) souhaite notamment fusionner des groupes d’enfants lorsque le taux d’absentéisme le permet.
« Ça voudrait dire que mes enfants pourraient avoir des éducatrices différentes selon la journée. Quand il y a des épidémies de gastro, il y a des permanentes qui seraient forcées de retourner chez elles parce qu’il y a moins d’enfants. Ça nuirait au climat de travail », s’insurge Julie Charron, mère de deux bambins, qui a créé une page Facebook de parents en soutien aux éducatrices.
SYSTÈME COMPLEXE
Bien que financé par le parent, chaque centre de la petite enfance est un organisme privé sans but lucratif à part entière.
Tous les conseils d’administration doivent donc négocier avec leurs propres employés.
Dans ce cas-ci, le conflit de travail a pris une ampleur plus importante puisque les directions des 57 établissements sont représentées par la même association.