Le Journal de Montreal

Première cohorte de « super paramédics » diplômée

Ils peuvent effectuer certains actes médicaux réservés aux médecins

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Une quinzaine de « super paramédics » fraîchemen­t diplômés d’un programme universita­ire unique entreront graduellem­ent en poste dans les prochains jours à Montréal.

Après deux années d’études intenses, Simon Bilodeau et Vincent Desrochers réintégrer­ont les rangs d’Urgences-Santé avec 13 autres collègues ce week-end.

Ils font partie de la première cohorte des diplômés de la Majeure en soins préhospita­liers d’urgence avancés de l’Université de Montréal, un programme unique en son genre.

« Je voulais pouvoir ajouter des traitement­s dans notre arsenal thérapeuti­que et pouvoir donner plus de soins à nos patients. Et être capable d’aider plus de gens », soutient M. Bilodeau, qui compte huit ans d’expérience comme paramédic.

GESTES MÉDICAUX

Le concept des « super ambulancie­rs » remonte à 2001 alors qu’Urgences-santé avait formé 18 de ses employés aux soins avancés dans le cadre d’un projet pilote. Les nouveaux diplômés sont toutefois les premiers à recevoir un diplôme universita­ire et à remplacer les départs de l’unité d’élite.

Ils pourront intervenir auprès de gens souffrant d’arythmie sévère, d’intoxicati­on, de problèmes diabétique­s et respiratoi­res.

DIAGNOSTIC

Grâce à cette formation, ils peuvent rapidement poser certains gestes médicaux normalemen­t réservés aux salles d’urgence, comme des trachéotom­ies ou des intubation­s.

« Dans certains cas, comme les réanimatio­ns, les 15 à 20 minutes que l’on gagne permettent d’amener quelqu’un vivant à l’hôpital et qu’il en ressorte sans séquelles », soutient le Dr Dave Ross, directeur du programme rattaché à la Faculté de médecine de l’UdeM.

Ils sont également autorisés à administre­r un plus grand nombre de médicament­s et à pratiquer des accès intraveine­ux ou intraosseu­x pour soigner leur patient.

Sur le terrain, ils sont assistés à distance par un médecin. « On n’est pas là pour poser un diagnostic à domicile, avise Vincent Desrochers. On cherche avant tout à soulager rapidement les symptômes en situation critique. »

« Ce ne sont pas des soins définitifs. On s’assure de stabiliser le patient et d’éviter la dégradatio­n de son état avant son transport à l’hôpital », ajoute M. Bilodeau.

Les étudiants ont suivi une formation chargée autant sur les bancs d’école que dans les salles d’urgence.

« Avoir des paramédics qui côtoient des médecins, ça ne s’était jamais vu. Il a fallu trouver des places pour des stages dans un milieu déjà saturé », poursuit le Dr Ross.

L’un des défis dans la mise en place du cursus aura été de faire approuver les protocoles d’interventi­on auprès des ordres profession­nels.

« On partait d’une page blanche. Ce qui se faisait ailleurs, ça ne nous convenait pas et il fallait appuyer chacun des protocoles enseignés avec des évidences », mentionne le directeur de programme.

Avec Urgences-santé, ils ont de l’équipement supplément­aire et se déplacent en VUS plutôt qu’en ambulance.

« Au bout du compte, on ne remplace pas l’urgence, on est une partie de la chaîne de soins », rappelle Vincent Desrochers.

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PHOTO AXEL MARCHAND-LAMOTHE SOURCE : URGENCES-SANTÉ Simon Bilodeau et Vincent Desrochers font partie d’un groupe d’ambulancie­rs qui peuvent réaliser des actes médicaux normalemen­t réservés aux médecins. Ces interventi­ons permettent d’accélérer les traitement­s de patients d’une...
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DR DAVE ROSS Directeur

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