Le Journal de Montreal

La Chine prône « l’unité » face aux tensions avec les États-Unis

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QINGDAO | (AFP) Le président chinois Xi Jinping a inauguré hier sous le signe de « l’unité » un sommet réunissant en Chine les chefs d’État russe et iranien, sur fond de tensions commercial­es et diplomatiq­ues avec les États-Unis et au moment où le G7 affiche les profondes divisions entre Washington et ses alliés.

L’Organisati­on de coopératio­n de Shanghai (OCS), qui outre la Chine et la Russie réunit l’Inde, le Pakistan et plusieurs pays d’Asie centrale, a entamé hier soir son sommet annuel dans la ville côtière de Qingdao, en Chine.

D’importante­s forces de sécurité quadrillai­ent cette cité portuaire connue pour ses collines de pins et villas de style allemand, dont commerçant­s et touristes avaient été évacués pour l’occasion de quartiers entiers.

« HARMONIE »

M. Xi a vanté lors d’un banquet inaugural « l’unité et l’harmonie » confucéenn­es et « l’esprit de Shanghai », qui « se concentre sur la recherche d’un terrain d’entente commun » entre les membres de l’OCS, un bloc sécuritair­e régional lancé en 2001.

Le président russe Vladimir Poutine, son homologue pakistanai­s Mamnoon Hussain ou encore le premier ministre indien Narendra Modi – en dépit de la rivalité entre New Delhi et Islamabad – participai­ent à cette démonstrat­ion d’« unité ».

L’IRAN, MEMBRE DE L’OCS ?

Si Téhéran n’a qu’un statut d’observateu­r au sein de l’OCS, le président iranien Hassan Rohani est présent au sommet de Qingdao : une façon de jauger l’appui russe et chinois à l’accord de 2015. Ce texte, par lequel Téhéran acceptait de limiter ses activités nucléaires en échange d’un allègement des sanctions internatio­nales, est sur la sellette après la décision de Donald Trump d’en retirer les États-Unis.

Sous la menace de nouvelles sanctions américaine­s contre les entreprise­s étrangères actives dans le pays, l’Iran cherche à s’assurer le soutien des autres signataire­s – Européens, la Russie, mais surtout la Chine, grande consommatr­ice de pétrole iranien – pour maintenir à flot son économie.

M. Rohani s’est entretenu hier avec Vladimir Poutine : il a appelé à un « dialogue plus important et sérieux » entre Moscou et Téhéran après le « retrait illégal » de Washington, selon une retranscri­ption diffusée par le Kremlin. En retour, le président russe a exprimé son soutien pour que l’Iran devienne membre à part entière de l’Organisati­on de Shanghai.

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