Le Journal de Montreal

La tordeuse continue de détruire les forêts

L’épidémie qui sévit dans l’est du Québec et en Abitibi n’est toujours pas sous contrôle

- PIERRE-ALEXANDRE MALTAIS

SAGUENAY | Malgré une hausse de l’épandage de pesticides, tout indique que la tordeuse des bourgeons de l’épinette poursuivra ses ravages cet été.

L’insecte qui menace des millions de conifères sévit principale­ment sur la CôteNord, le Saguenay–Lac-Saint-Jean, le BasSaint-Laurent, l’Abitibi-Témiscamin­gue et la Gaspésie.

L’an dernier, les chenilles de la tordeuse ont infecté 7,1 millions d’hectares de forêts, contre à peine 110 000 hectares il y a 10 ans.

EN HAUSSE

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) craint que l’épidémie continue de croître pour au moins les deux prochaines années.

« Entre 2016 et 2017, il y a eu une petite accalmie, mais rien ne nous indique que ça va commencer à descendre. Les épidémies durent en moyenne de 15 à 20 ans. Ça a commencé en 2006, alors on pourrait avoir atteint le pic dans 2-3 ans », explique le biologiste du ministère des Forêts, Pierre Therrien.

Les épidémies de la TBE surviennen­t environ chaque 30 ans. La dernière épidémie remonte à 1992. Plus de 30 millions d’hectares avaient été touchés à ce moment. La crise actuelle ne devrait pas atteindre cette ampleur, notamment en raison de la quantité d’arbres plus faible qu’avant et de la jeunesse des conifères.

L’épandage du pesticide biologique est en cours dans les régions touchées et se poursuivra jusqu’en août.

La Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) prévoit épandre 800 000 litres de pesticides sur une superficie de 342 000 hectares, soit 100 000 hectares de plus que l’an dernier.

Cette surface représente à peine 5 % du territoire touché par la tordeuse. « C’est l’équivalent d’une pinte de lait versée sur deux terrains de football », illustre le directeur général de la SOPFIM Jean-Yves Arseneault.

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