Souffle le vent caquiste
François Legault ne doit pas sabler le champagne à un peu moins de quatre mois de l’élection. Mais le vent qui souffle fort dans son dos pourrait à la fois emporter le gouvernement Couillard et réduire le PQ à presque néant.
Si le chef de la CAQ possédait une grande télécommande de la vie, il appuierait sur fast forward pour se rapprocher le plus vite possible du 1er octobre, tellement les astres lui sont favorables.
Même si quatre mois peuvent paraître une éternité en politique, il faut prendre au sérieux les résultats du plus gros sondage mené depuis 2014 et la projection par circonscription qui en découle.
Ainsi, la CAQ remporterait 83 comtés pour former un gouvernement majoritaire. Les libéraux seraient pratiquement confinés à Montréal et en Outaouais, alors que le parti de Jean-François Lisée, limité à cinq petits sièges, pourrait tenir ses caucus dans une fourgonnette !
Dans son propre fief de Rosemont, le chef péquiste semble pris dans un étau, coincé entre la vague caquiste et le solidaire Vincent Marissal.
Il semble bien conscient du défi qu’il a à surmonter puisque, même en plein conseil national crucial du PQ à Drummondville, alors qu’on s’apprê- tait à dévoiler la plateforme du parti, il s’est tapé un aller-retour dans son comté pour participer à des activités communautaires comme Masson en fête !
LE PQ JOUE SON AVENIR
Selon les estimations du spécialiste Bryan Breguet, qui a prédit avec justesse l’élection d’un gouvernement majoritaire conservateur en Ontario malgré la remontée néo-démocrate, de nombreux châteaux forts péquistes vont s’écrouler et tomber aux mains de la CAQ.
Difficile d’imaginer des députés caquistes célébrer sur la rue Racine ou à la Brasserie Mario Tremblay, Chicoutimi et Lac-Saint-Jean ayant élu des souverainistes sans relâche depuis 1976. Mais selon la projection, François Legault balaiera le Saguenay–LacSaint-Jean à l’exception de Roberval, comté du premier ministre Couillard.
Depuis l’humiliation subie lorsque Québec solidaire a piétiné son offre de convergence, le stratège Lisée n’a pourtant pas mal manoeuvré.
Il a nommé Véronique Hivon vicechef, puis a fait plaisir aux partisans de la première heure en rapatriant Jean-Martin Aussant et Lisette Lapointe. Mais il abat ses principales cartes dans l’indifférence…
VAGUE À QUÉBEC
À Québec et en Mauricie, ce sont les libéraux qui seraient emportés par la déferlante caquiste.
Les ministres Sébastien Proulx, Véronyque Tremblay, François Blais et Dominique Vien doivent s’agripper aux arbres tellement ils sont soufflés par la bourrasque de changement.
Philippe Couillard voudrait bien continuer d’agiter la crainte d’instabilité économique pour contrer l’Éole coalisé. Mais pour certains, les menaces de Donald Trump sont perçues comme un bluff de gambler tout droit sorti du Boardwalk défraîchi d’Atlantic City.
Si les Québécois n’ont plus peur d’un référendum ni de l’incertitude économique, les libéraux devront trouver autre chose pour sauver leur navire.