La déconnexion à l’épreuve de la réalité
AGENCE QMI | Le droit à la déconnexion, soit la permission pour un salarié de ne pas utiliser les outils numériques liés à son travail pendant ses heures de repos, prend de l’ampleur.
Pas de courriels, pas de messages, pas de messagerie instantanée après avoir quitté le bureau.
Cette mesure semble intéressante à première vue, mais elle ressort plus d’une stratégie de relations publiques que d’une véritable amélioration pour la vie des travailleurs. Le capitalisme actuel, celui d’un système mondialisé, constamment connecté et s’appuyant sur l’essor technologique continu, oblige les travailleurs à suivre son rythme. Cette hyper connectivité peut augmenter le stress des travailleurs et même atteindre à leur santé, jusqu’au burn-out.
LA DÉCONNEXION APPLIQUÉE
Certaines entreprises ont réalisé que l’accessibilité permanente pouvait provoquer de l’anxiété et de l’épuisement professionnel chez leurs employés.
En 2013, à la suite d’une vague de suicides, la compagnie française Orange a notamment mis en place une charte de bonnes pratiques qui s’engage à accorder un équilibre à ses employés.
Au Québec, Québec solidaire a soumis un projet de loi prévoyant des amendes pour les entreprises qui ne respectent pas le droit à la déconnexion de leurs employés.
PERMIS, MAIS IMPOSSIBLE
En réalité, le droit à la déconnexion ne fait qu’effleurer la base du problème. Car au-delà de l’ère numérique, c’est toute la philosophie du travail capitaliste actuelle qui crée les situations d’épuisement.
Les technologies ne sont qu’un outil dans ce système. Avec les politiques de déconnexion, les travailleurs auraient le droit de se déconnecter, mais ils ne pourraient pas le faire. C’est permis, mais ce n’est pas possible. Alors, à quoi bon?