Il a frôlé la mort mais...
Ghislain Marcoux a hâte de retourner derrière le volant de son bolide
VALLEYFIELD | Pendant que les hydroplanes filaient à vive allure lors de la première journée des qualifications, hier, aux Régates de Valleyfield, Ghislain Marcoux regardait tristement la baie du lac Saint-François. Il était triste, car il aurait tant voulu être avec les autres pilotes même s’il a frôlé la mort lors de la dernière compétition.
Le pilote natif de Valleyfield a bien failli y rester, le 23 juin dernier à Saint-Félicien, alors que son embarcation a fait plusieurs tonneaux après être passée à travers la queue d’eau du pilote Mike Monahan.
Au moment de l’impact, le bolide de Marcoux planait à une vitesse de 230 km/h. Lors de l’accident, sa bouteille à oxygène – qui se trouvait dans son cockpit – a été fracassée.
L’homme de 46 ans a également perdu connaissance pendant une dizaine de minutes et a repris ses esprits quelques secondes avant d’être transporté en ambulance.
Lorsqu’il est revenu à lui, la première question qu’il a posée concernait la course. Il voulait savoir s’il l’avait gagnée.
CHANCEUX D’ÊTRE EN VIE
L’impact a été si violent qu’il a subi un traumatisme crânien en plus de plusieurs ecchymoses aux épaules et au dos.
« Je suis chanceux d’être encore en vie pour en parler, a dit le père de deux enfants. Heureusement, j’avais la tête hors de l’eau dans mon cockpit lorsque mon hydroplane s’est immobilisé et que j’étais inconscient. »
Le pilote de la catégorie Grand Prix a également souligné qu’il aurait pu être percuté par une autre embarcation pendant que son bolide était à la dérive.
L’homme qui gagne sa vie comme propriétaire de véhicules récréatifs a encore des pertes d’équilibre et n’est toujours pas capable de faire des journées complètes à son travail. Il doit se limiter à des demi-journées. Lorsque Le Journal de Mon
tréal lui a demandé s’il voulait être de l’événement de la fin de semaine, le pilote a répondu « oui » sans hésitation.
Il doit toutefois attendre l’approbation des médecins avant de revenir à la compétition. Selon lui, cette approbation se fera seulement à la saison prochaine.
NE PAS PENSER À SA FAMILLE
Pilote depuis 2009, Marcoux sait qu’il court un certain risque lorsqu’il se retrouve derrière son volant.
« La journée où tu commences à penser à ta famille lorsque tu pilotes, tu n’es plus compétitif », a expliqué le père, qui adore ses enfants.
Mais pendant les quelques minutes que durent les courses, il a besoin de faire le vide de tout ce qui l’entoure.